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Le bruit s'intensifie dans l'hôtel, des chasses d'eau se tirent, des portes claquent, des pas lourds résonnent dans le couloir, des cris et des rires d'enfant, les voisins sont déjà levés...il est presque neuf heures, j'espère que mon petit déjeuner est réservé, j'y tiens particulièrement.

Une demi-heure plus tard je suis dans la salle à manger, quelques retardataires terminent leur tasse de café.

- Vous avez fait une bonne nuit monsieur Demoulin?

Quelle question, Simone doit bien se douter qu'après son passage, apaisé, j'avais besoin  et envie d'un certain  repos; je suis tenté de lui demander si, de son côté... cela serait incorrect.

- Votre ami d'enfance et sa femme sont partis ce matin, ils ont reçu un coup de fil  de très bonne heure et ont filé aussi vite, sans même prendre le petit déjeuner, le monsieur m'a demandé de vous saluer de sa part.

Bonne nouvelle, ce Jojo emphatique me cassait un peu les pieds, chacun son problème, il aurait gâché le reste de mon séjour.

Le temps est détraqué, le "magnifique" orage d'hier a laissé des traces nuageuses, masquant le soleil, une brume légère stagne dans la vallée,  je me retrouve seul dans la grande salle à manger et l'hôtesse revient vers moi, je ne suis  plus un client ordinaire, elle abandonne le vouvoiement.

- Un peu frisquet ce matin, si tu envisages de te promener à pieds, sois prudent, mets une petite laine.

Attentionnée ma nouvelle amie, en prime, elle voulait me faire ingurgiter le reste de croissants... pour me conserver en bonne forme je suppose.

- Les clients les ont boudés, pourtant ils sont excellents, notre boulanger est renommé  dans tout le canton, ils ont préféré les tartines de confiture. 

Comme je comprends ces pensionnaires d'un jour, une telle confiture "maison" est rarement offerte dans les hôtels, c'est plus souvent des petits pots remplis de conservateurs et de colorants, j'en ai tout de même avalé des centaines dans ma vie de voyageur et mon estomac a résisté.