Les Planchettes à la une
- Vous allez pouvoir reprendre vos bons offices auprès de nos amis gendarmes, nous passons la main.
Gonflé ce flic, il se fait payer à manger aux frais de la Gazette et m’annonce froidement que la police n’est plus dans le coup.
- Allez ne faites pas cette tête, je vous lâche un morceau, cela vous permettra d’asticoter Maupuits et compagnie...le gagnant de ce fameux quinté, du moins celui qui l’a encaissé, nous avons ses coordonnées, nom : Bielinski, prénom Casimir, domicile Montclair, vous connaissez ?
- Casimir ? c’est lui qui aurait trucidé son copain ?
- C’est évident, les quelques renseignements récoltés ici confirment que ce monsieur avait une admiration sans borne pour l’argent...puisque je suis sur place, vous voulez me servir de guide, j’aimerais visiter les fameuses Planchettes dont vous avez fait l’apologie dans votre quotidien préféré...et puis une petite promenade pour faire la digestion.
Ma première réaction était d’envoyer ce Loraux sur les roses.
- Et la gendarmerie est au courant ?
- Bien entendu, depuis...une bonne heure... nous leur avons filé le tuyau... normal pour un quinté, un échange de bons procédés, pour tout vous dire, ils étaient sur une affaire qui nous branche, ils nous la laissent, un sorte de troc en quelque sorte.
J’accepte de balader l’inspecteur du côté des Planchettes mais, malgré son insistance, je ne vais pas frapper à la porte des dames Fernandez.
- Merci encore et à un de ces jours.
Quand je vais revoir Olivier, je vais lui dire ce que je pense de son collègue...bon, c’est vrai que son tuyau va me permettre de capter d’autres infos chez les gendarmes, infos qu’ils ne m’ont pas été communiquées spontanément.
- Je me doute d’où proviens cette fuite.
- Vous savez avec qui j’ai déjeuné au restaurant du Puits.
- Possible...
- Notre supposition s'écroule, à priori nous avions pensé à une décoloration d'argent noir.
- Non, c'est le contraire, curieux hein! le chèque encaissé a été versé sur un compte bancaire à Paris, retiré en liquide quelques jours plus tard.
- Un compte au nom de Bielinski?
- Bien entendu... enfin quand je dis retiré, pas tout à fait, restait et reste encore quatre vingt treize mille francs, une commission de dix pour cent, cette somme était porteuse d'intérêts virés sur un compte courant postal au nom de ce même bonhomme.
- Conclusion.
- Un troisième larron.
- L’assassin, une première fois de Bébert ensuite il supprime le témoin.
- Deux morts où la thèse de l'accident est retenue, où aucun indice sérieux nous dirigerait vers une autre route, maintenant, nous recherchons aussi un tireur, à savoir si l’attentat dont a été victime mademoiselle Sadoul a un rapport avec ces ...accidents...elle devait vous faire des confidences...vous avez de la chance, nous, pour obtenir le moindre indice, nous devons...torturer...
- Et que vous a t’elle dit sous la torture ?
- Justement rien, nous n’avons pas été assez sadique...elle est sous protection discrète.
Le Saint-Emilion devait titrer un pourcentage d'alcool supérieur à la moyenne, le quart de verre siroté suffit à me donner le vertige, un peu d'air vivifiant me fera le plus grand bien, je vais faire un tour du côté du plateau.
Je laisse mon véhicule sur un semblant de parking et commence à gravir la pente qui mène au sommet de la colline, le chemin est étroit, un bon élagage serait bien utile. L’endroit est étrange, un vrai coupe-gorge...un bruissement dans les fourrés, ce doit être un animal, j’écarte les branchages et scrute...rien...si, un...c’est un chapeau...je brise une branche et essaye de récupérer le couvre-chef, je sais déjà à qui il appartenait...crasseux le galurin, je le saisis entre deux doigts.
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