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Un second souffle

Malgré une légère brume au fond de la vallée, le site est magnifique; le village s'étale à nos pieds, toitures de tuile parsemées de l'ardoise des écoles, de la mairie et des  quelques maisons importantes; un peu plus loin, le bord de la rivière planté d'arbres, les prés à perte de vue; de l'autre côté, les vergers couvrent le coteau et, en guise d'horizon, se détache la masse imposante des collines boisées.

- Croyez-vous qu'un tel endroit peut s'abandonner?

Pour moi, je dirais même que cette vue me donne envie d'y séjourner plus longtemps que quelques heures.

Marie-Lou est troublée, je le constate; elle m'invite à entrer, le fond de l'air est tout de même un peu frais.

- Vous partez demain matin?

- C'est ce que j'avais prévu, je ne peux m'incruster chez les Mathieu.

- Je ne pense pas que vous les gênez, au contraire, ne pourriez-vous différer votre départ de vingt quatre heures, je voulais vous inviter tous trois demain midi; il y a bien longtemps que ma salle à manger n'est plus en service, elle serait heureuse de recevoir des convives.

- Alors j'accepte... pour faire plaisir à votre salle à manger.

Rires réciproques; cela fait du bien de rire ainsi.

J'ai une envie irrésistible de prendre Marie-Lou dans mes bras, de l'embrasser; je dois me pincer moralement pour résister à mes pulsions, doucement, ne pas brusquer, Georges a entièrement raison, cette femme doit être dans le même état que sa salle à manger, l'allusion n'était pas fortuite.

Notre séparation est difficile, Marie-Lou me retient encore en me demandant de regarder le fonctionnement de sa porte de garage basculante.

- Elle coince souvent, je dois l'actionner plusieurs fois pour qu'elle reprenne sa place, j'ai toujours peur qu'elle me tombe dessus.

Effectivement, certaines vis de fixation sont sur le point de tomber, le danger existe réellement, elle a eu de la chance.

- Vous avez des outils?

- Au fond du garage, venez, je vous montre.

Je trouve les clés qui conviennent et entreprend la réparation.

- Ce n'était pas urgent, vous allez vous salir.

Je remets le panneau de niveau, ajoute des rondelles avant de  revisser les écrous.

- Voilà, plus de problème.

- C'est tout de même utile un homme dans une maison

- Comment, rien que pour cela?

La porte de garage vient de se refermer et nous sommes encore à l'intérieur; cette fois je n'hésite plus, Marie-Lou est à ma portée, je l'enlace doucement et l'attire vers moi; elle n'offre qu'une légère résistance avant de se pelotonner dans mes bras; je l'embrasse doucement sur la joue avant que nos lèvres se rejoignent pour un baiser timide au début, devenant progressivement plus hardi.

- Nous sommes fous, à nos âges.

Marie-Lou se dégage de mes bras, elle actionne la porte; elle est écarlate et je  suppose que je ne vaux pas mieux; j'ai le cœur qui cogne comme un sourd, la tête qui tourne et je ne parle du reste, en pleine effervescence.

- C'est bon d'être un peu fou.

- Oui... mais est-ce bien raisonnable?.

-Vous... tu as vraiment envie de rester raisonnable?

- Je ne sais pas? je me pose la question depuis notre rencontre, crois-tu que nous pourrions tenter quelque chose ensemble? crois-tu que c'est encore possible?

- En ce qui me concerne, je n'ai aucune envie de me poser de telles questions, je me sens capable de t'aimer, capable de vivre avec toi.

- A demain midi, je t'attends, je vous attends.

Je n'insiste pas, ce premier contact physique dépasse mes espérances, je l'ai sentie tellement consentante, nous étions en parfaite harmonie et j'imagine la suite des événements dans un contexte favorable.



07/01/2013
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