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Un second souffle

Je suis anxieux en attendant cette nouvelle rencontre, je ne tiens plus en place; le premier couple arrive et c'est au tour de Marie-Louise.

- Monsieur Dem... Vincent, Patricia m'avait caché votre présence.

Je suis ému mais je constate que la dame l'est autant que moi, je mets cet émoi sur le compte de la surprise.

Alors que les anciens militaires ne parlent que de leurs campagnes, Indochine, Algérie, que les trois femmes parlent chiffons, aménagement d'intérieur, Marie-Lou et moi faisons un peu bande à part; nous évitons de parler de nos passés respectifs, la conversation est axée sur nos passions et nous constatons que beaucoup de points nous rassemblent; je parle de mes enfants, de mes petits-enfants, elle me parle de sa fille, de ses deux petits fils qui sont en Nouvelle Calédonie.

- Vous l'avez vu aux obsèques de papa, en compagnie de son mari.

Je n'ose avouer que je n'ai vu qu'une seule femme, j'ai serré d'autres mains à la sortie du cimetière mais je suis bien incapable de décrire les personnes saluées.

- Laurence voulait me faire émigrer aux antipodes, je n'ai aucune envie de quitter notre beau pays, ma région, mon village, la venue de Patricia et de Georges conforte ma décision et puis...

Vers la fin du repas, Georges me fait discrètement un petit signe de victoire, il estime certainement que la partie est gagnée; je souhaite qu'il soit dans le vrai; j'ignore encore comment poursuivre cet entretien, je voudrais que cette réunion se prolonge.

Marie-Lou parle de son jardin, de sa maison.

-Quelques travaux d'entretien seraient nécessaires, ces dernières années je ne voulais pas perturber papa avec des allées et venues d'ouvriers.

Georges doit tendre un peu l'oreille de notre côté.

- Tu sais que tu peux demander des conseils à Vincent, c'est un spécialiste du bâtiment, tu as vu  notre hall d'entrée et la montée d'escalier, c'est lui le responsable de cette réussite.

- Vous accepteriez de me guider dans le choix des matériaux?

Et comment chère madame, quand vous voulez.

Nous fixons un rendez-vous pour le lundi après-midi.

- Vous pouvez venir dès treize heures.

Je ne suis pas en retard; la maison correspond à ce que je pensais, agréable, chaleureuse, elle est le reflet de l’hôtesse; bien entretenue, saine, elle ne demande que quelques petites améliorations.

Je conseille de faire un faux plafond dans l'entrée, de modifier la cage d'escalier pour éviter des pertes de chaleur.

- La cuisine demande une rénovation complète, je n'ai pas voulu changer le décor  tant que mon père était encore en vie, l'habitude.

Je suis ou précède Marie-Lou de la cave au grenier avant que nous nous  retrouvions sur la terrasse.



02/01/2013
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