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Un second souffle

Beaucoup de nostalgie lorsque je prends la route et pourtant, une lueur d'espoir, comme le pressentiment que je ne tarderai pas à revenir; les prédictions de Margot vont se  réaliser, une sorte de fil mystérieux semble me retenir à ce coin de campagne, les sept semaines passées ont pris une importance qui relèguent l'avant vacances au second plan; alors que j'étais tourné vers le passé, que je me raccrochais à mes souvenirs, je trouve le moyen de faire des projets et le personnage central n'est autre que Marie-Lou.

Je reprends rapidement mes petites habitudes de célibataire malgré moi, courses, promenades, discussions avec Jeanne et Simon mes voisins, coups de téléphone aux enfants.

- Vincent comment vas-tu? tu ne t'ennuies pas? comme prévu, Patricia et moi t'attendons le dimanche 14, mieux, tu viens la veille avant le déjeuner si possible, nous inaugurerons la chambre d'amis, tu pourras rester quelques jours, et ne dit pas non surtout, tu nous vexerais.

Je proteste, mais Georges est impératif, réminiscences de ses fonctions d'officier.

Je dois avouer que j'attendais et espérais cette invitation; j'ai de la suite dans les idées et cette fois je compte mettre à profit cette nouvelle incursion à Hauréville pour entreprendre la séduction de Marie-Louise Dubois, en souhaitant ardemment qu'elle soit encore libre.

J'ai tout de même certains scrupules à résider chez les Mathieu, Simone va être mécontente, elle va croire que je ne tiens plus à la rencontrer.

- J'ai oublié de te dire, tu ne verras plus les Lavigne, ils ont cédé leur affaire le mois dernier, une opportunité, un jeune couple dynamique qui a des projets d'extension.

C'est une nouvelle qui me rassure.

 

Je trouve Patricia différente, sa silhouette n'est plus aussi juvénile, elle a un teint un peu chiffonné; j'ai l'explication le jour de mon arrivée.

- Grande nouvelle Vincent, nous attendons un bébé pour le mois de mars, c'est formidable n'est-ce pas? je peux déjà te retenir comme parrain?

Père à cinquante huit  ans, pourquoi pas? seule réserve à mes yeux, et d'importance, Georges aura peu de chance de connaître ses petits-enfants, ou alors si peu; ne pas avoir cette joie me serait insupportable.

- Concernant le coup de fusil, je suis allé voir les gendarmes, ils n’ont pas progressé, je me demande si ils ont fait une enquête sérieuse, je ne suis pas flic mais je te promets que je vais m’en occuper, je commence à comprendre la mentalité des paysans et j’ai des soupçons, je t’expliquerai plus tard...  Nous avons invité quelques amis, deux anciens officiers et leur épouse et une personne d'Hauréville.

- Un villageois que je connais?

- C'est une dame et je pense que tu la connais, au moins de vue; c'est  son grand-père qui m'a donné l'envie de m'engager dans l'armée, il est à l'origine de ma  vocation, c'était un officier à la retraite, quand j'avais une douzaine d'années, je bossais chez lui, quelques heures par semaine, dans son jardin, son verger, le colonel Peronnet, tu te souviens?

Je dois avoir un air hébété.

- Allez Vincent, remets-toi... j'avoue que c'est un coup monté, Marie-Louise ignore encore ta présence à ce déjeuner; depuis que nous sommes installés, nous la fréquentons, nous avons des souvenirs communs tu comprends; elle nous a parlé de toi en termes élogieux, c'est Patricia qui m'a mis la puce à l'oreille, les femmes sont futées, lors de ton dernier repas, tu avais un air nostalgique, je mettais cela sur le compte de ton départ et quand nous avons appris que la veille tu avais déjeuné chez les Lenoir en compagnie de Marie-Lou, le rapprochement a été vite fait, je me trompe?

Et dire que j'ai hésité à en parler, j'aurais du.

- Tu as raison Georges, j'ai été charmé par cette dame mais j'ai peur de la retrouver dans de telles conditions.

- Ne te tracasses pas, sois tout de même patient, elle est veuve depuis de nombreuses années, m'étonnerait qu'elle te tombe tout de suite dans les bras; ce  serait merveilleux si tu venais d'installer à Hauréville, nous serions moins seuls, mon fils ou ma fille aurait son parrain et sa marraine à proximité.

- Sa marraine?

- Oui, Marie-Lou est tout à fait d'accord.

 



29/12/2012
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