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Médor

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C'était l'année de mes onze ans, j'étais arrivé par le train de 10 h 40, comme d'habitude et grand-père était venu me chercher…comme d'habitude. En descendant de la voiture, alors que les années précédentes, le brave Médor venait me faire la fête, je le voyais couché près de la remise à bois, il m'ignorait. Je trouvais cette attitude curieuse mais j'avais un autre pôle d'attraction, grand-mère était là pour m'accueillir, elle me serrait dans ses bras et m'embrassait.

 

J'aimais ce contact, elle sentait bon, un parfum léger aux senteurs florales, et puis ses cheveux bouclés caressaient mon visage. <Tu as grandi, tu deviens un homme>. Grand-père riait, <Il n'est pas sec derrière les oreilles>. Le rituel de mon arrivée voulait que je boive un diabolo-grenadine, puis ensuite, avant le déjeuner, je devais suivre mon aïeul pour un tour du propriétaire, un tour qui commençait souvent par l'enclos des chevaux.

 

Habituellement, Médor nous accompagnait, il filait devant comme une flèche, revenait aussi vite, se frottait à moi et repartait de plus belle. <Médor, viens mon gamin, n'aie pas peur, c'est not'gamin, viens faire sa connaissance>. Le chien hésitait puis s'approchait et je comprenais. <Ce n'est pas Médor ?>. Grand-père prenait son air grave. <Si, c'est un nouveau Médor, celui que tu as connu est parti cet hiver au paradis des chiens>. Ce n'est qu'à la fin des vacances que Médor II est devenu vraiment mon ami, mais je ne parvenais pas oublier l'autre. L'année suivante, tout rentrait dans l'ordre, à peine arrivé je retrouvais l'accueil qui m'avait tant manqué…  

C.C.

                            



07/03/2009
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