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Le Nouvel An

Le Nouvel An

 

Quand j’étais gamin, le Nouvel An était synonyme de corvée, heureusement compensée par quelques plaisirs.

Dès le réveil, après les vœux aux parents, j’allais voir grand-père Paulin. Il habitait la maison voisine et il m’attendait.

-Tu es toujours le premier.

Ce n’était ni un compliment, ni un reproche, simplement une constatation, mon grand-père paternel n’avait pas d’élans de tendresse envers ses petits-enfants, ce n’était pas à la « mode ».

En récompense de mes vœux, il me donnait un billet d’une valeur modeste qui ne suivait pas l’évolution du coût de la vie. Pourtant, il était relativement aisé, mais avare.

Deuxième étape de la matinée, chez ma tante Alice où je retrouvais mes deux cousins.

C’était plus agréable, elle m’invitait à revenir l’après-midi.

-Je vais vous faire des gaufres.

Après la messe et le déjeuner, commençait la tournée désagréable.

Tout d’abord, et avec mes cousins, chez la grand-tante Anna. Son mari nous recevait froidement.

- On ne vous voit pas de l’année, mais pour les étrennes vous êtes là.

La tante essayait bien d’arrondir les angles, mais le ton était donné et nous ne restions pas longtemps, après avoir récolté une pièce.

Chez Maria, l’autre grand-tante, l’ambiance était différente mais pas plus agréable. On retrouvait d’autres cousins plus âgés et souvent les discussions animées tournaient à l’aigre, la tante n’était pas en reste, elle critiquait tout le monde et n’ayant pas eu d’enfant, elle ne supportait pas notre turbulence. Encore plus radine que grand-père, la récolte était maigre mais nous ne pouvions nous soustraire à cette obligation.

C’est avec soulagement que mes deux cousins et moi quittions la maison de Maria. Alice nous attendait pour faire cuire la première gaufre.

Les ronds de la cuisinière enlevés, le gaufrier aux cœurs était placé à même une flamme vive, alimentée par du petit bois sec.

Les deux ou trois premières gaufres étaient partagées et rapidement englouties.

- Gardez-en, je vais préparer du chocolat.

Le goûter se prolongeait jusqu’au soir, avec des parties mémorables de « nain jaune ».

 



01/01/2010
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