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Les yeux de la lune

Alors que pour tous les habitants, l’événement majeur était l’incendie du hangar, j’avais autre chose en tête, Edouard s’en rendait compte.

- Une fille t’as tapé dans l’oeil, ça se voit comme le nez au milieu de la figure, la petite nouvelle ?...l’incendie, des gosses qui jouaient avec des allumettes, j’ai toujours peur quand les récoltes sont rentrées.

J’étais un peu en avance, la maison des jolies dames était cachée par une végétation luxuriante, des chèvrefeuilles recouvraient une pergola, des lauriers tendaient leurs feuilles luisantes dans l’allée.

- Il faudrait que je trouve un homme pour élaguer un peu ces envahissants, ils sont rares...les hommes.

Oui, Edouard avait raison, j’étais amoureux, mais pas de la demoiselle, je me posais la question avant de pousser le portail et j’avais la réponse. La maman de Nanou n’avait pas seulement le dos à l’air, son décolleté laissait deviner deux seins triomphants.

- Je pourrais vous couper ce qui déborde.

- Vous seriez vraiment gentil, nous en reparlerons, venez, Nanou vous attends.

Nous contournons la maison, baissant la tête pour éviter les branches d’arbustes divers.

- Voyez, ceux-là aussi sont encombrants.

La demoiselle était assise devant une table en bois vernis située sous une véranda, elle me tendait sa main délicate que je n’osais serrer trop fort.

- C’est Christophe votre prénom, la voisine m’a renseigné, je ne vous ai pas invité pour tailler mes arbres, Nanou est perdue depuis notre arrivée, à Châlons où nous habitions, elle avait de la compagnie, des filles et des garçons de son âge...elle a dix huit ans...elle adore jouer aux jeux de société, si vous êtes d’accord et si vous avez le temps.

- Je peux demander à des copains de venir aussi ?

- Naturellement, ma maison vous est ouverte.

Je ne m’attendais pas à cette demande, je la comprenais, Nanou sentait que j’étais d’accord pour lui tenir compagnie, si elle savait que c’était surtout pour avoir le plaisir de voir sa maman.

- Notre nom de famille, c’est Richard, mon prénom Mathilde, je vous accorde la permission de m’appeler par mon prénom, d’accord Christophe ?

Je restais une petite heure à bavarder avec les dames Richard, par gestes et mimiques, j’avais réussi à dialoguer avec la tendre Nanou, la perspective de venir jouer aux petits chevaux ou au nain jaune dans un décor agréable et surtout de côtoyer Mathilde me rendait euphorique, je ratais la première marche de l’escalier de pierre et m’étalais.

Ma tête avait heurté le sol dallé.

- Venez, je vais vous mettre de l’eau fraîche avant que la bosse se forme.

L’eau était fraîche, mais la main gauche de Mathilde posée sur mon cou était brûlante. J’étais assis, mon infirmière se penchait et...

- Mais...en voilà des manières.

J’avais enfoui mon nez entre les deux seins et appliqué un baiser sur le gauche.

- Je vais mettre ce geste déplacé sur le compte du choc...

J’avais un alibi, oui, j’étais devenu dingue, j’avais passé un bras derrière le dos de Mathilde et m’étais relevé brusquement, mes lèvres quittaient la peau douce d’une poitrine pour investir une bouche humide et chaude.

Un court moment d’abandon puis la dame me repoussait doucement, elle était rouge, sa respiration était haletante et des perles de sueur suintaient de son front.

- Fais attention en descendant cette fois, tu ne pourras plus compter sur moi en cas de nouvel accident.

Mathilde m’avait tutoyé et cette particularité me laissait supposer que mon élan aurait des suites positives.

………



29/06/2013
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