Le dessous des cartes
Je voulais savoir si les perquisitions dans la résidence principale de la victime et dans son appartement en ville avaient apporté des éléments nouveaux, je n’ai qu’une réponse évasive de la police.
-Nous vous tiendrons au courant de l’évolution de l’enquête.
Je retourne aux bureaux de la SIC, afin de savoir s’il y a du nouveau, je suis reçu une nouvelle fois par Sylvain Raulet.
-Du nouveau, oui, il fallait s’y attendre, Ludivine a mandaté un avocat pour défendre les intérêts de son fils mais elle ne peut rien décider tant que le testament n’a pas été ouvert et, comme une enquête judiciaire est en cours, le notaire attend l’ordre du procureur.
-Et Annie Legrand ?
-Elle est venue, elle se dit prête à prendre la direction mais Jacky possédait 60% du capital, même en rachetant la part des autres actionnaires, elle ne sera pas majoritaire, sauf si, c’est envisageable, elle apporte une nouvelle somme d’argent dans la balance, honnêtement nous le souhaitons tous.
-Le projet immobilier est gelé je suppose.
-Nous continuons à travailler sur les plans, l’architecte vient régulièrement, les commerciaux poursuivent leurs démarches, les archéologues n’ont trouvé aucune trace de civilisation ancienne, le déboisement partiel sera effectué en hiver, les premiers coups de pelle devaient débuter en mars prochain, d’ici là je pense que l’affaire sera décantée.
Sylvain Raguet m’invite au sous-sol où se trouve la maquette du projet.
-L’architecte était dans nos murs hier, il vous aurait donné plus de renseignements que moi.
J’avoue que l’ensemble est harmonieux, avec une alternance de constructions qui devrait créer une bonne ambiance.
-Trois étages maxi pour les collectifs, comme vous pouvez le voir ils ne sont pas groupés et ils sont construits plutôt vers le haut, ils ne gêneront pas la vue des voisins.
Je remarque de nombreux espaces verts, des parkings souterrains, des ilots d’arbres fruitiers, un endroit qui sera certainement prisé.
-Les seniors vont être logés dans des pavillons sans étage, à proximité de petites zones commerciales et de services médicaux.
Je vais saluer Sophie, elle me questionne concernant l’enquête de la police.
-Si vous me lisez, vous saurez tout ce que je sais.
-Evidemment je lis vos articles, vous avez évoqué les rumeurs concernant la santé de Jacky, ce sont des calomnies, il était parfois un peu fatigué après une journée mouvementée, qui ne l’est pas, mais le lendemain matin, il était en pleine forme, il faisait des examens et des prises de sang régulièrement.
La demoiselle me semble bien au courant, mais une bonne secrétaire de direction doit sentir son patron, et puis après tout, si elle aussi a cédé, cela ne nous regarde pas.
Du nouveau du côté de la PJ qui distille les infos au compte-goutte, j’apprends que l’appartement de Vernet a été cambriolé avant le passage des policiers.
-Un spécialiste du genre, il a découpé un carreau dans une porte arrière afin de passer la main et de tourner la clé, nous ne savons pas ce qu’il recherchait, toutes les armoires et les tiroirs étaient ouverts mais sans bouleversement comme c’est souvent le cas, d’après la femme de ménage, à première vue, il ne manque rien, nous allons vérifier, contacter sa dernière épouse.
-Le cambriolage a eu lieu dans la nuit ?
-Certainement, ou la veille au soir.
-Ce cambrioleur savait que Vernet n’était pas chez lui, il savait peut-être qu’il était déjà mort.
-Ne commencez pas à extrapoler, les coïncidences existent.
-Des empreintes relevées ?
-A part celle de Vernet et de son employée, non, aucune, je vous dis, un pro.
-Il recherchait peut-être un dossier sulfureux, le promoteur devait avoir des munitions pour se défendre.
-C’est ce que nous pensons, dans ce cas, le voleur et l’assassin seraient proches, nous cherchons dans cette direction.
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