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Les Planchettes à la une

Retour à la gendarmerie, Langlois monte chez lui, j'entre dans le bureau de l'adjudant Monneret.

- Muller absent, rare qu'il soit à son atelier, à part chez lui, qu'avez-vous glané chez les autres?

Je résume et parle surtout du couvre-chef.

- Quatre vingt treize millions en billets de cinq cents francs, même dans un haut-de- forme... uniquement le bordereau gagnant, nous sommes peut-être sur la bonne piste monsieur Laurent.

- Et sa musette vide.

- Pour y mettre les liasses.

- Votre version.

- Un quidam apprend que Morel a gagné le quinté, il lui propose de l'échanger contre du liquide.

- Un monsieur qui veut blanchir un petit pécule.

- Affirmatif, un commerçant qui encaisse du "noir".

- Vous, un militaire, vous êtes au courant de ces pratiques?

- Nous vivons dans un monde où les délinquants en col blanc volent plus haut que les malfrats du bon vieux temps.

- Vous en avez à Montclair ?

- Des fraudeurs? comme partout, des petits et des plus gros, à mon avis, il faut chercher parmi les moyens, genre artisan.

- Muller?

- Ou Mathieu un boucher-traiteur qui tourne bien, Descamps un garagiste débrouillard, d'autres encore.

- Les frères Bassuet?

- Ceux-là sont un peu justes aux entournures, ils ont des emprunts paraît-il et des difficultés pour honorer les traites, ils font du sans facture comme on dit, c'est notoire, mais en contrepartie ils règlent des salaires non déclarés et paient du bois en argent liquide.

- L'homme aurait fixé un rendez-vous sur le chemin du plateau, puisque le fils du garagiste a aperçu la future victime du côté de la chapelle peu de temps avant l’heure présumée de la mort

- Ce secteur est assez couru le soir, amoureux, petits trafiquants...

- Le client de Bébert a l'argent mais trouve que finalement il peut tout garder ou  alors il a les mains vides et ne peut laisser échapper quatre vingt treize briques, un coup bien asséné, transport du corps à la gare et mise en scène pour faire croire à un accident.

- Merci monsieur Passy vous entrez dans le scénario que j’avais imaginé,  voir ce pactole entre les mains d'un va-nu-pieds était insupportable...j’attendais votre conclusion pour solliciter ma hiérarchie.

- Savoir qui a encaissé le quinté, c'est la seule solution.

- Cela ne dépend plus de moi.

- En parlant de bordereau, j'ai jeté celui que vous m'aviez donné.

- Vous aussi ! en rentrant, je suis monté chez moi, mon épouse qui sent tout, même l'abstrait a reniflé dans ma poche, le paquet de feuilles a échoué dans la poubelle.

- Si vous voulez bavarder avec un ancien copain de Bébert, nous venons de voir Igor entrer au PMU, avec ce temps pourri, il a abandonné la forêt.

Deux gendarmes rentrent d’une tournée dans le bourg, leur renseignement m’intéresse.

 

Inutile de demander sa route pour atteindre le bûcheron Russe, le costaud moustachu appuyé au comptoir ne peut être que lui.

- La Carmen parler de vous à moi, d'accord avec elle, Bébert pas accident,  quelqu'un aidé lui à mourir.

- Pour quelle raison?

- Moi pas savoir, lui venir me voir maison, lundi soir et demander... si toi avoir beaucoup de sous, quoi faire avec? moi répondre, un voyage chez moi dans  montagnes de l'Oural, possible maintenant que communistes liquidés, et moi dire encore je t'emmène Bébert, nous boire de la bonne vodka, de la vraie, pas celle de la mère Carli.

Les yeux bleus ciel d'Igor s'embuent, de la poche de la veste, il sort une sorte de mouchoir démesuré et se mouche dans un bruit de trompette

- Alors lui me dire bonsoir et, en sortant  crier, prépare valises Igor, nous aller à Moscou bientôt.

- Et le mardi, vous l'avez revu?

- Non, moi parti toute la journée sur  chantier loin dans la forêt.

- Il ne vous a parlé d'un rendez-vous?

- Non, rien dit de ça.

 

 

 

 



27/04/2012
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