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Le rocher du diable (fin)

Je savais que je serais mis à l’écart durant quelques jours, le temps que ces messieurs rassemblent tous les éléments nécessaires pour intervenir et prévenir les médias, Maurice était toujours muet comme une tombe mais il était cerné, non seulement les traces de rouilles dans le coffre prouvaient qu’il avait transporté l’arme du crime mais ses empreintes avaient été relevées sur deux autres piquets encore en place à proximité du rocher du diable, deux piquets qui avaient résisté à  l’arrachement, à proximité, l’emplacement de la barre de ferraille meurtrière était encore visible dans la terre.

                                                                      

Une confrontation entre Hubert et Maurice permettait de lever le voile sur l’affaire. Jacques Léonardin avait bien été tué au pied du rocher du diable d’un coup de piquet asséné sur la nuque par  Lecouvreur. L’assassin et son beau-frère chargeaient le corps dans le coffre de la grosse berline de la victime et le transportaient en haut de la falaise pour le jeter dans le vide. Le crime était presque parfait, seulement un témoin avait vu une partie de la scène sans comprendre, c’était Sylvain, le jeune motocycliste. C’est plus tard, quand mon premier article est paru, que le jeune homme, venant chez son copain Eric, s’est confié à Jean Perrotot. Ce dernier lui avait conseillé de se taire et m’a envoyé le fameux message codé, comment savait-il que Liliane était impliqué dans l’affaire ?. Comment l’assassin avait appris que le pêcheur était au courant alors qu’il avait pris des précautions ?  nous le saurons peut-être au procès, lors du grand déballage.

 Pourquoi Jacques se trouvait près du rocher du diable alors qu’en principe il avait rendez-vous sur le plateau ? Tout simplement parce que Liliane, l’entremetteuse l’avait attiré dans un traquenard, lui indiquant ce lieu  pendant qu’elle envoyait Océane sur le plateau. Hubert, coopérant avouait que la bande avait décidé de  faire d’une pierre deux coups, Océane allait se retrouver seule en haut de la falaise et devait suivre Jacques dans l’éternité, c’était programmé. Le suicide de deux amants à l’impossible amour, un beau scénario imaginé par une bien triste clique où Liliane était la plus virulente.  Curieusement c’est Maurice qui au dernier moment s’était désolidarisé de ses complices, les rapports incestueux étaient confirmés par le mari ;  dans la foulée des aveux, Fontan donnait le nom d’une autre complice, sa maîtresse épidermique. Les mensonges d’Albertine étaient destinés à couvrir madame Duchet  bien plus exposée qu’elle puisque mariée. Le tort de Léonardin a été de revenir à Balermont ; tant qu’il recevait Liliane chez lui à Courbevoie il n’y avait aucun problème, voulait-il être plus près de sa maîtresse, voulait-il retrouver son passé, Albertine et Océane ? Son arrivée dérangeait tout ce petit monde, son intention d’acquérir l’enclave communale avait mis le feu aux poudres, tout de même deux assassinats sordides à la clé.  Quant à l’échafaudage, c’était bien Mario qui était visé, le sabotage avait été commandité par Hubert et effectué par Maurice, le contremaître ayant quitté le chantier aussitôt l’accident, tout était rentré dans l’ordre.  Liliane expliquait comment elle avait rencontré Jacques, tout a fait par hasard à la célèbre brocante de Lille, tous  deux passionnés d’antiquité voulaient acheter le même chandelier, l’ingénieur avait eu la galanterie de laisser la priorité à la dame et, en faisant connaissance, ils s’étaient trouvés un autre point commun : Balermont.  Et les cinq mille francs ? Justement, cet argent était destiné à l’achat d’une pièce ancienne,  les gendarmes ont fait le tour des vendeurs d’antiquités du canton et ont retrouvé celui chez qui l’amateur avait retenu un chandelier.

 

Au cours d’un procès où les deux assassins étaient amorphes, les mois d’emprisonnement les ayant sérieusement diminués, Liliane apportait des réponses aux questions encore en suspens, insatiable, elle avait un autre amant, un jeune « pour faire une moyenne » avouait-elle cyniquement, le jeune n’était autre qu’Eric, le beau-fils de Jean Perrotot, ce qui explique les fuites. Le désir de Jacques d’acheter l’enclave était effectivement motivé par l’envie d’en faire cadeau à Océane « Il voulait que le rocher du diable lui appartienne pour qu’elle puisse peindre en toute sérénité, quelle drôle d’idée » Albertine sortait libre du palais de justice, sa complicité active n’avait pas été retenue.

- Si vous passez à Balermont, venez me voir.

Une offre que je ne pense jamais agréer ...

 

 



28/09/2011
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