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Le dessous des cartes

La nuit porte conseil, c’est vrai, le cerveau doit travailler pendant le sommeil, il remet en ordre les données accumulées dans une journée avant de les ranger dans la mémoire. D’après Adèle, Jacky Vernet a installé Sophie au secrétariat huit jours après son retour de Toulouse, et si elle était sa demi-sœur ? Pourquoi auraient-ils l’une et l’autre gardé le secret ? En attendant…le résultat d’un test de paternité, si Vernet avait eu confirmation que Sébastien n’est pas son fils, ils pouvaient dévoiler la vérité.

 

Le commissaire Simon ne veut rien me dire, j’aurais aimé avoir confirmation de la démarche du promoteur concernant le test de paternité, je n’ai qu’une solution, lui promettre un renseignement de la plus haute importance.

-C’est du chantage… venez me voir demain matin. 

 

-Votre supposition est plausible, comme vous, j’étais étonné de la confiance accordée à cette jeune femme par Vernet…Nous allons bientôt connaitre la vérité, le testament du défunt va être ouvert la semaine prochaine.

-Et le test ?

-Il n’a pas eu le temps de le faire.

-C’est peut-être ce que voulait le ou les assassins.

-Dans ce cas, le crime serait signé, mais c’est certainement plus compliqué que ça.

-Signé ! Vous pensez à la seconde ex épouse?

-Je n’ai rien dit.

 

Si je suis sur la bonne voie, je pense qu’Annie Legrand était dans la confidence, son retour aux affaires, sa bonne entente avec Sophie.

Je sais où la trouver ailleurs que dans les bureaux de la SIC, elle est passionnée de peinture, elle organise, avec un groupe d’amis, une exposition dédiée à Monet, une manifestation qui se tient dans l’un des salons de l’hôtel de ville.

-Vous aimez Claude Monet ?

-Sans être un amateur éclairé, c’est l’un des artistes que je préfère, avec Vermeer

-J’aime aussi Vermeer…Mais, vous aviez quelque chose à me dire, ou à me demander ?

-On ne peut rien vous cacher.

Je ne tourne pas autour du pot et j’expose mon point de vue.

-Vous êtes perspicace, en effet, Sophie est sa demi-sœur, il a découvert sa présence en allant à Toulouse sur les traces de son père, vous parlez d’une surprise.

-Il vous a mise au courant aussitôt.

-Non, mais quand il me l’a présentée, j’ai immédiatement décelé des ressemblances, dans le regard, le sourire, quelques gestes caractéristiques, et puis je me suis rendu compte qu’il avait un comportement inhabituel avec une femme, c’était flagrant, contraire à ses habitudes, je l’ai poussé à me dire la vérité.

-Il l’a installée dans un appartement de la rue de Verdun, l’une de ses propriétés je présume ?

-Exact, cette arrivée l’a transformé, il faut dire qu’il avait une petite sœur, décédée à dix-huit ans, il m’a montré des photos, presqu’une copie conforme, vous imaginez la tendresse qu’il pouvait éprouver pour Sophie !

-Vous auriez du informer la police de cette parenté.

-Ce n’était pas à moi de le faire, Sophie n’y tenait pas, elle attendait l’ouverture du testament.

-Vous pensez qu’il lui lègue une partie de ses biens ?

-Nous allons le savoir bientôt, je suis également convoquée chez le notaire.

-Cela suppose que Jacky vous a couché sur son testament.

-En effet, je devine ce qu’il me lègue, un tableau que nous avions acheté en commun, en fait l’un des deux, l’autre je l’avais emporté lors du partage.

-L’œuvre d’un peintre connu ?

-Il ne l’était pas à l’époque de l’achat, il le devient et le prix de ses œuvres ne cesse d’augmenter…Ne dévoilez pas le secret de Sophie s’il vous plait, elle pourrait être en danger.

-C’est ce que je pense aussi, soyez sans crainte.

 

C’était un véritable coup de tonnerre, le test de paternité avait été effectué, comment Jacky Vernet avait réussi à tromper la vigilance de Ludivine ? Ses doutes étaient confirmés, sans déshériter complètement Sébastien, il ne lui léguait qu’un appartement et une bourse pour ses études, un legs qu’il recevrait à sa majorité. Sophie héritait des autres biens, Annie du fameux tableau mais aussi de 10% des actions de la SIC. Ludivine avait tenté de faire un scandale chez le notaire mais comme cet esclandre était prévisible, la police était dans les parages. Une occasion pour le commissaire Simon de l’interroger, entre temps, une enquête discrète avait été menée, avec comme résultat, la découverte d’une liaison entre Ludivine et le directeur de la société de gardiennage.

Les deux amants avouaient le crime, en contactant Ludivine afin de soumettre Sébastien à un test de paternité, Jacky Vernet avait signé son arrêt de mort. Son ex-femme savait bien entendu qu’il n’était pas le père de son fils, elle se doutait des conséquences, le promoteur déshériterait Sébastien, sans aucun doute. Il fallait faire vite, elle chargeait son amant, Jonathan Liber, directeur de la société Protect, d’exécuter Vernet. Elle avait conservé les clés de la villa, mais Vernet, prudent, avait fait changer les serrures, c’est donc par effraction que Liber était entré dans la villa du promoteur avant qu’il ne revienne. Il avait eu le temps de s’emparer du revolver rangé dans un tiroir du bureau, Ludivine l’avait renseigné. Aussitôt le crime commis, l’assassin avait transporté le corps dans la voiture de Jacky et l’avait déposé  dans le bureau de l’agence. Pour faire croire à un cambriolage, il était revenu à la villa pour subtiliser quelques objets de valeur.  

 

 

 

 



05/08/2012
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