Le Parapluie et l'Ombrelle
Le Parapluie et l’Ombrelle
Dans un placard cohabitaient
Un parapluie et une ombrelle
Toutes les nuits, ils bavardaient
Toujours la même ritournelle
-Je sers bien plus souvent que toi
A la dame je suis utile
Disait le vieux pépin sournois
-Tu as une mission futile
L’ombrelle avait des arguments
Pour justifier son importance
-Je suis symbole de beau temps
De belle vie et de romance
Quand tu sors le ciel est tout gris
Il pleut, il fait froid, la misère
Dégoulinant sur le tapis
Tu mets la maîtresse en colère
Vint un jour où un coup de vent
Déforma toutes les baleines
Laissant le pépin pantelant
Avec ses douleurs et ses peines
Mis à l’écart dans le sous-sol
En attendant le ramassage
Près d’un vieux réchaud à alcool
Et d’autres objets hors d’usage
Il se lamentait sur son sort
Pensant à l’orgueilleuse ombrelle
-Elle est heureuse de ma mort
Cette maudite péronnelle
Mais le destin a des humeurs
Le soleil ardent sur la toile
Avait délavé les couleurs
Formant ainsi un vilain voile
Malgré sa mauvaise santé
L’ombrelle fut abandonnée
Adieu les sorties en été
Dans la cave elle fut jetée
Elle retrouva son vieux voisin
Qui l’accueillit de gentillesse
Il comprenait son grand chagrin
Lui prodiguant de la tendresse
C’est bien souvent dans le malheur
Que deviennent plus solidaires
Celles et ceux que le bonheur
Avaient rendu trop solitaires
C.C.
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