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Le dessous des cartes

J’aurais bien voulu rencontrer Annie Legrand, actionnaire importante de la SIC, ancienne épouse de Vernet, elle soit savoir bien des choses. Mais je ne suis pas policier et j’hésite à prendre rendez-vous avec elle. Je trouve un moyen, je contacte Sylvain Raguet.

-C’est d’accord, je vous préviens quand elle revient dans nos bureaux, cela ne devrait tarder.

En effet, je peux rencontrer Annie Legrand.

 

-Je ne tiens pas à voir mon nom dans la presse, une fois suffit, que voulez-vous que je vous apprenne, vous savez tout de Jacky.

-Parlez-moi plutôt de Ludivine.

Annie Legrand tressaille.

-Vous parlez de cette… Demandez aux employés de la SIC ce qu’ils en pensent.

-De ses rapports avec votre ancien mari, après leur divorce ?

-Mauvais, très mauvais, quand elle venait le vendredi soir pour laisser Sébastien, on entendait des cris, elle sortait en claquant les portes, en été, elle n’entrait même plus dans le hall, c’est l’hôtesse d’accueil qui réceptionnait le gamin, comme un colis.

-Depuis deux ans, Jacky Vernet ne voyait plus son fils.

-Vous êtes au courant ? C’est vrai, je n’ai pas compris ce qui s’est passé, je n’ai pas osé questionner Jacky.

-Il devait souffrir de cette absence ?

-Pas plus que ça, ou alors il cachait bien sa peine, je pense que Sébastien était influencé par sa mère et qu’il ne témoignait pas une grande affection pour son père.

-Comment vous voyez l’avenir de la SIC ?

-C’est la question, il faudra attendre l’ouverture du testament de Jacky pour le savoir.

-Vous êtes certaine qu’il avait fait un testament ?

-Je pense que oui, il avait des défauts mais il était réaliste et il n’aurait jamais laissé son affaire dans le vague.

-Vous supposez donc qu’il ne lègue pas les parts de sa société à son fils.

-Une partie, c’est possible, mais il ne souhaitait nullement que la mère de Sébastien puisse avoir un jour des pouvoirs de décision, il me l’avait confié.

- Qui sont les autres associés ?

-Les 20% restants sont répartis entre quatre personnes, si cela vous intéresse, demandez à Sophie, elle vous donnera les noms, il n’y a aucun secret.

-Que pensez-vous des dispositions prises par monsieur Vernet, la procuration accordée à sa secrétaire, c’est surprenant.

-J’avoue que cela m’a également surprise, une telle confiance, après seulement deux ans de présence, d’ailleurs je lui ai fait la remarque, il m’a répondu qu’il avait d’excellentes raisons pour agir ainsi et que d’ici quelques mois, je comprendrais.

-Et vous n’avez pas encore compris ?

-Non, Sylvain Raguet est dans le même cas, lui aussi s’était étonné auprès de Jacky, il a eu la même réponse.

-Je crois savoir que vous vous entendez bien avec Sophie, vous n’avez pas essayé d’en savoir plus ?

-Si, naturellement, mais elle ne veut rien dire pour le moment, remarquez, je ne tiens pas tellement à avoir des responsabilités trop importantes, je suis une autodidacte, je ne connais rien en droit des affaires, Sophie en connait toutes les arcanes, elle travaille encore chez elle, se met au courant continuellement, il y a des nouveaux décrets en permanence dans l’immobilier.

 

Je remercie Sylvain Raguet pour son invitation.

-Si vous pouvez, grâce aux infos recueillies, faire indirectement avancer l’enquête.

Il a raison, sans marcher sur les plates-bandes de la police, ce qui serait désastreux, mes articles peuvent parfois orienter les recherches.

-J’ai l’impression que la disparition de votre patron touche particulièrement sa secrétaire.

-Elle nous touche tous, Sophie était la plus proche, mais croyez-moi, nous n’avons jamais remarqué d’attentions particulières de Jacky envers sa secrétaire, contrairement à ce qui se passait avec les précédentes, je dirais même qu’il avait une sorte de respect pour elle, c’était la seule qui échappait aux engueulades, maintenant, peut-être cachaient-ils leur jeu.

-Vous savez où elle habite ?

-Au centre-ville, elle a un appartement dans un immeuble cossu, avenue de Verdun, je pense que ses parents sont aisés, mais elle est très discrète sur sa vie privée, je l’ai déjà rencontrée en ville, mes collègues aussi, jamais accompagnée.   

Avenue de Verdun, c’est dans cette artère que se trouve le cercle de jeux que fréquentait Jacky Vernet, encore une curieuse coïncidence ?

 

 

-Quelle idée de faire une inauguration au mois d’août !

Yves, mon collègue, plutôt dévolu à la politique peste contre le maire qui a décidé d’inaugurer une nouvelle maternelle.

-Elle va être opérationnelle dès la rentrée et il tient à ce que cette cérémonie se fasse avant, j’estime qu’il a raison.

-Si tu l’approuves, prends ma place Laurent.

Je cherchais une occasion de rencontrer Philippe de Marois, notre député-maire, en voilà une.

-OK, je suis preneur.

 



12/07/2012
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