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Le commissaire Simon avait refusé de me recevoir, puis, un revirement curieux, il m’appelait personnellement et me demandait de passer au commissariat.

-Vous savez monsieur Passy, j’ai une hiérarchie, quand il s’agit d’une affaire qui pourrait provoquer quelques remous, je suis prudent, mais le procureur m’autorise à vous annoncer qu’une enquête pour meurtre est diligentée, plusieurs éléments nouveaux nous incitent à écarter le suicide.

Je ne peux en savoir plus, d’ailleurs je n’insiste pas, c’est un « cadeau » que me fait le commissaire, demain, après la diffusion de mon article, il va être assailli par mes collègues nationaux.

Je me pose tout de même des questions, que faisait Jacky Vernet dans le bureau de l’entreprise en soirée ou dans la nuit, et avec son révolver alors qu’habituellement, d’après ceux qui le fréquentaient, cette arme ne bougeait jamais de sa villa?

Je suppose que son assassin lui avait donné rendez-vous à cet endroit, quelqu’un qu’il connaissait, il avait pris son arme c’est donc qu’il considérait cette rencontre comme dangereuse !

Confirmation, le promoteur avait mis un bémol à ses soirées poker, mon incursion dans le cercle des joueurs de la ville est fructueuse.

-D’ailleurs on se demande pourquoi, il avait toujours la baraka.

-Cherchez la femme, à mon avis, il avait une nouvelle copine qui exigeait sa présence chaque soir, entre les cartes et le plumard, il devait choisir.

Chez les joueurs de poker, c’est presque l’unanimité, ils pensent que l’assassin est un mari trompé, sauf un qui m’accompagne à la porte du tripot.

-Je peux vous dire quelques mots, monsieur Passy, mais pas ici, dans un quart d’heure au bar de la Poste, ça vous va ?

Je trouvais le quart d’heure un peu longuet, j’étais accroché par le poivrot de service qui commençait à me casser sérieusement les pieds avec ses histoires idiotes.

-Excusez-moi, une partie interminable…Jacky m’avait fait quelques confidences, il craignait la remise en cause de son projet immobilier.

-Les Vergers du Montcy ?

-Affirmatif, les écolos lui mettaient des bâtons dans les roues, mais pas seulement, les opposants au maire actuel, pour eux la réussite de cet ensemble immobilier  et la majorité s’accorde à dire que ce sera un succès, les mettait en mauvaise posture.

-Vous êtes partie prenante dans ce projet je suppose ?

Je venais de situer mon interlocuteur qui ne s’était pas présenté, il possède une chaine de magasins d’alimentation de proximité.

-Effet, nous avons prévu la création d’une supérette dans ce futur quartier.

-Et vous qui étiez dans ses confidences, vous a-t-il parlé de son état de santé ?

-Il n’avait pas l’air d’un malade, à mon avis ceux qui ont lancé cette rumeur idiote sont proches des assassins, la police devrait s’intéresser à eux.