Motsetphotos

Motsetphotos

Le Bois au Loups

C’est Benoît qui me donne une occasion de revoir Carole, il se souvient de la kyrielle d’outils aperçue dans l’atelier d’Yves.

-J’ai vu entre autres machines, une scie électrique à onglet, c’est un outil de précision, le top pour les encadrements de tableau, seulement cette marque n’existe plus, celles qui sont vendues actuellement se dérèglent à l’usage.

-Tu voudrais l’acheter ? J’ai cru comprendre qu’elle ne voulait rien toucher mais elle a peut-être changé d’avis.

En effet, madame Bartin a changé d’avis.

-Cet atelier est proche des nouvelles installations sportives, le responsable de l’aménagement suggère de le vider pour entreposer les machines et outils nécessaires à l’entretien, il faut tourner la page que voulez-vous, si votre collègue veut d’autres machines…

Carole et Benoît se mettent d’accord sur le prix, après avoir fait un rapide inventaire du matériel, il est intéressé aussi par une meuleuse d’angle et la scie circulaire coupable de la mort d’Yves.

-Enlevez-moi cet engin aussi.

Monsieur Chalan nous avait ouvert la porte de l’atelier, j’en profite pour lui demander des nouvelles de son fils.

-Aucune nouvelle depuis quinze jours, sa mère est inquiète, il téléphonait pratiquement une fois par semaine, et pas moyen de le joindre.

-Vous avez demandé à son employeur ?

-Je vais le faire aujourd’hui, moi je ne m’inquiète pas plus que ça, je connais mon gaillard, mais c’est ma femme qui se fait des soucis.

 

-A ton avis, c’est quoi ça Laurent ?

Benoît me présente une pièce, je, l’examine, elle est un peu oxydée.

C’est plutôt une médaille, avec d’un côté des initiales ETPM et Charville et de l’autre 50ème anniversaire.

-ETPM, ça  pourrait être Entreprise de Travaux Publics Mancini, il me semble avoir vu ces initiales sur les camions, où elle était ?

-Par terre, elle est peut-être tombée quand j’ai pris la meuleuse sur l’étagère, un indice intéressant ?

-Peut-être perdue par le saboteur, il faudrait connaître l’année de cet anniversaire, avant ou après l’accident.

Une solution le café des Pêcheurs que fréquentent les ouvriers de l’entreprise.

-Le cinquantième anniversaire, c’était il y a quatre ans, un belle fête, Marlène en était, et dire…

Je sors la pièce et la montre.

-C’est de l’argent, je pense.

-Oui.

-Le patron avait fait fabriquer des pièces en or, en argent et en bronze, son père et lui avait gardé une pièce en or, ils en avaient données aussi aux huiles invitées, le maire, le sous-préfet et le conseiller général, les chefs d’équipe en argent et pour nous, les ouvriers, elle était en bronze, je ne sais même plus ce que la mienne est devenue ?

Patrice Boquet avait probablement reçu une pièce en argent, il fait partie des cadres.

 

En revenant vers le bureau, nous reparlons de cette sorte de médaille.

-Je pense à quelque chose, tu m’as dit que ton copain Daniel pensait que le disjoncteur avait été trafiqué, tu sais que l’argent est un excellent conducteur d’électricité, l’assassin avait peut-être utilisé cette pièce.

-Mais il serait venu la récupérer pour supprimer un indice éventuel.

-Elle est tombée, il n’avait peut-être pas le temps de la chercher.

 

Daniel me confirme qu’effectivement, un objet métallique et à plus forte raison en argent pouvait perturber le disjoncteur.

-Un travail de spécialiste, tu vois à qui je pense !

Claude Chalan a travaillé chez Mancini, y était-il  au moment de l’anniversaire ? A-t-il reçu une pièce en argent ?

 

Pour me mettre dans les bonnes grâces de la gendarmerie j’apporte notre trouvaille à l’adjudant et lui parle du silence de Claude Chalan, de l’inquiétude de ses parents.

-Je connais ces pièces ! Vous dites dans l’atelier d’Yves Bartin, par terre ? Elle a peut-être été perdue après le drame…Conducteur d’électricité ? C’est possible, c’est un domaine que j’ignore et même que je crains, nous allons consulter un spécialiste…Aucune nouvelle de Chalan ? Il ne serait plus au Liban, une piste à creuser, et rapidement.

 

Rapidement en effet, l’électricien était intercepté dans le sud de la France. Il avait une fois de plus claqué la porte de son employeur. Il avouait le meurtre de Marlène, un coup de colère, revenant du Liban, il l’avait revue, elle avait accepté de le suivre dans la chambre d’un motel puis lui avait signifié qu’elle n’avait plus envie de le voir. Un coup de colère suivi d’une mise en scène macabre qui dénote tout de même un certain sang-froid. Lors du procès, les juges vont probablement tenir compte de cette réaction.

Plus difficile fut de lui faire avouer le meurtre d’Yves et cette fois il mettait Gilles Mancini en cause, il aurait agit sur sa demande, l’entrepreneur désirant se venger. Une version vite rejetée, Gilles l’avait niée avec véhémence d’autant plus qu’il n’avait plus de motif, Yves et Marlène avait rompu depuis plusieurs mois.



28/06/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 10 autres membres