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- C’est drôle, cette roue complètement à plat, vous allez le temps de passer au garage ? vous me suivez.

Belle et puissante moto le fils du garagiste.

Il examine la roue crevée.

- C’est bien ce que je pensais, un coup de couteau sur le côté, regardez la déchirure, votre pneu est mort.

- Vous avez le même modèle?

- Oui, je peux vous le monter si vous voulez, vous avez une course à faire ?

Je suis au centre du bourg, un peu plus loin, la croix verte d’une pharmacie clignote, ce doit être l’officine de monsieur Durand, comme la poste est proche, avec un peu de chance je pourrais apercevoir Elisa.

- Je vais faire un tour à pied dans le bourg.

Monsieur Durand est derrière son comptoir, je croise une cliente et lui ouvre la porte.

- C’est gentil de venir me voir, vous tombez bien, un creux, le samedi les gens sont rarement malades, c’est curieux, c’est surtout les lundis qu’ils consultent, nous avons deux médecins ici...j’ai accepté de faire partie du groupe de scetptiques en souvenir de mon ami André, comme moi c’était un passionné d’échecs, nous passions des nuits à nous affronter, étant à peu près d’égale valeur, vous imaginez les duels, cela irritait Isabelle, vous l’avez revue, elle m’a fait part de votre visite, que pensez-vous d’elle ?

- Elle quitte Mauzieux.

- Je sais, elle m’a annoncé la nouvelle, c’est curieux cette décision subite, enfin oui et non, elle est ainsi, l’ombre et la lumière. Je suppose que vous avez entendu différents sons de cloche à son sujet.

- Effectivement.

- Moi je n’ai aucune preuve de son comportement, et puis j’ai horreur de me mêler de la vie privée d’autrui, chacun ses problèmes. Ce qui me chagrine, c’est la mainmise de la Mobal sur un atelier d’art, petit à petit, les véritables artisans vont disparaître, la réputation de Mauzieux va s’oublier, les meubles fabriqués par la Mobal sont de qualité mais c’est de la série.

Une cliente vient d’entrer, elle présente une ordonnance à rallonge, les affaires reprennent, je salue le pharmacien.

- C’est fait monsieur, j’ai remis la roue de secours à sa place, à cause de l’équilibrage, ces bagnoles sont tellement sensibles, vous pouvez passez au bureau, ma frangine a préparé la facture.

- Une idée sur l’identité du farceur au couteau.

- C’est déjà arrivé, le mois dernier, un représentant de commerce, alors lui c’était pire, il avait oublié sa roue de secours.

- Devant le même café ?

- Non, devant la poste, et en plein jour, faut être... gonflé... c’est peut-être le même vandale.

- L'un des clients du troquet ?

- Bob ? c’est possible, les autres non, ce sont des feignants, faire un tel effort, c'est pas évident de percer un pneu.

Je ne pense pas que Bob soit l'auteur de cette action, je dérange.