Le Chêne et les Sangliers
Le Chêne et les Sangliers
Au cœur d’une forêt, un chêne se dressait
Unique spécimen de cette noble essence
Rescapé d’un grand vent toujours il produisait
A la fin de saison des glands en abondance
Ses fruits étaient prisés par tous les sangliers
Qui venaient se goinfrer de l’aube au crépuscule
Ils sortaient de partout, des bosquets, des halliers
Guidés par de vieux chefs, soumis à leur férule
Le chêne en était fier, il se décarcassait
Pour que la quantité nourrisse les voraces
Et inlassablement chaque jour il puisait
Les meilleures substances au profond de l’espace
Les années s’écoulaient, l’arbre se désolait
Pas le moindre rejet poussait dans la clairière
Les affamés partis, aucun fruit ne restait
Tout était avalé, dans l’ombre et la lumière
-Vous pourriez épargner les glands déjà germés
Si je viens à mourir ce sera la disette
Vos enfants à venir seront embarrassés
Pour trouver des repas avant belle lurette
Un conseil éclairé qu’aucun ne comprenait
Les suidés négligents d’avenir n’avaient cure
Le chêne prévoyant souvent leur reprochait
De ne jamais penser à leur progéniture
Vint alors un printemps où plus un seul bourgeon
Ne s’ouvrit au soleil, plus une seule feuille
Sur les branches tordues, la désolation
Le vieil arbre se meurt et la forêt s’endeuille
Le malheur s’abattait sur les suidés gourmands
Obligés de quitter leur riant paysage
Honte aux écervelés, à ces imprévoyants
Auteurs inconscients de leur propre naufrage
C.C.
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