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Le Chêne et les Sangliers

Le Chêne et les Sangliers

 

Au cœur d’une forêt, un chêne se dressait

Unique spécimen de cette noble essence

Rescapé d’un grand vent toujours il produisait

A la fin de saison des glands en abondance

 

Ses fruits étaient prisés par tous les sangliers

Qui venaient se goinfrer de l’aube au crépuscule

Ils sortaient de partout, des bosquets, des halliers

Guidés par de vieux chefs,  soumis à leur férule

 

Le chêne en était fier, il se décarcassait

Pour que la quantité nourrisse les voraces

Et inlassablement chaque jour il puisait

Les meilleures substances au profond de l’espace

 

Les années s’écoulaient, l’arbre se désolait

Pas le moindre rejet poussait dans la clairière

Les affamés partis, aucun fruit ne restait

Tout était avalé, dans l’ombre et la lumière

 

-Vous pourriez épargner les glands déjà germés

Si je viens à mourir ce sera la disette

Vos enfants à venir seront embarrassés

Pour trouver des repas avant belle lurette

 

Un conseil éclairé qu’aucun ne comprenait

Les suidés négligents d’avenir n’avaient cure

Le chêne prévoyant souvent leur reprochait

De ne jamais penser  à leur progéniture

 

Vint alors un printemps où plus un seul bourgeon

Ne s’ouvrit au soleil, plus une seule feuille

Sur les branches tordues, la désolation

Le vieil arbre se meurt et la forêt s’endeuille

 

Le malheur s’abattait sur les suidés  gourmands

Obligés de quitter leur riant paysage

Honte aux écervelés, à ces imprévoyants

Auteurs inconscients de leur propre naufrage

C.C.

 

 

 

 



05/03/2009
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