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Le Jardinier et le Merle

Un jardinier pestait, les merles dévastaient,

Chaque année au printemps ses cerises rougies

S’abattant sur l’arbre, les oiseaux picoraient

Les fruits à coup de bec, au-delà des envies

Pour un fruit avalé, vingt autres étaient touchés

 -Maudits soient ces  oiseaux, regardez quel saccage

Les guêpes achevaient les bigarreaux percés

Le sol était jonché, bien triste paysage

L’homme dans l’embarras cherchait la solution

Pour préserver ses fruits d’une telle curée

Mettre un épouvantail, une disposition

Un chat artificiel,  voilà la bonne idée

Un voisin conseillait des papiers argentés

Un autre lui parlait de suspendre des disques

Mais l’homme savait bien que les oiseaux futés

Ne seraient pas trompés par toutes ces mimiques

Il se décida donc à poser des filets

Un merle mécontent, le siffla pour se plaindre

-Pourquoi donc nous priver de ces succulents mets

Les cerises du haut, qui pourrait les atteindre

-Et alors saccageur, que me proposez-vous ?

Un étrange marché fut pris à la volée

Le merle promettait en allongeant le cou

Qu’il ne toucherait plus  les fruits à la portée

-Vous avez ma parole en haut nous resterons

Mes frères, mes amis, j’en ferai mon affaire

C’est ainsi  que depuis les passereaux gloutons

Laissent assez de fruits pour le propriétaire

Plutôt que de vouloir conserver tout pour soi

Au risque de n’avoir que de simples miettes

Il vaut mieux partager, c’est rentable ma foi

A quoi bon trop emplir des profondes assiettes

C .C.