La fontaine envieuse
La fontaine envieuse
Tout en haut du coteau, il est une fontaine,
Au milieu d’un grand bois qui retient son courant,
Elle aimerait couler tout en bas dans la plaine,
Mais elle est condamnée à un bassin dormant.
Un petit nénuphar attend une grenouille,
Pas le moindre naissain ni le moindre têtard,
L’eau est d’une tristesse et jamais ne gazouille,
Le matin au réveil elle est dans le brouillard.
Elle rêve pourtant de devenir rivière,
De traverser les bourgs, de passer sous les ponts,
Elle songe souvent, elle serait si fière,
D’accueillir dans son lit, des truites, des gardons.
Mais la fontaine à tort de pleurer et de geindre,
Chaque jour elle reçoit chevreuils et sangliers,
Belettes et renards qui viennent les rejoindre
Afin de s’abreuver sous les genévriers.
Dans l’onde les oiseaux font souvent leur toilette,
S’y reflètent les pins, les chênes, les bouleaux ;
Parfois les amoureux viennent faire trempette,
Protégés des regards par l’écran de roseaux.
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