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-Ouf !

Nous venons de quitter la cour du domaine, Sylvain m’avoue qu’il en avait ras-le-bol de cet environnement surréaliste.  

-Et pourtant, le cadeau qu’il vient de te faire est l’une des rares pièces à avoir un certain cachet.

-Tu plaisantes ?

-Non, je t’assure.

-Alors il est pour toi.

-Merci, tu as appris quelque chose sur ton affaire ?

-Possible, je dois reconstituer le puzzle, j’ignorais que Norbert faisait partie de la chasse le jour du crime, je pense que le personnage clé c’est Couturier, pourquoi s’est-il évaporé le lendemain ?

-Comment comptes-tu retrouver ce quidam ?

-La gendarmerie, c’est la seule solution.

Pas très coopératif le chef de la brigade de la gendarmerie de Valizey, ce n’est pas la première fois que je le rencontre et il est toujours sur ses réserves, invoquant ses rapports avec sa hiérarchie.

-Vous dites que cet homme a quitté notre secteur il y a plus de vingt ans, vous imaginez, aucun gendarme actuellement en service dans notre brigade n’était présent à cette époque… Bertrand, regardez-voir si vous avez dans le fichier les traces d’un certain Maurice Couturier ?

-Vous dites que c’est en rapport avec un crime, vous enquêtez ?

J’ai l’habitude de jouer cartes sur table, j’explique le but de ma démarche.

-Bon courage, à mon avis, il y a moins d’innocents en prison que de coupables en liberté.

-Un Couturier dans le fichier, mais son prénom est André.

-Quel motif cette présence, s’il vous plait ?

Ma question ne plait guère au chef.

-Du moment que ce n’est pas votre Maurice, si nous trouvons quelque chose, nous vous le ferons savoir.

Inutile d’insister, je remercie l’adjudant.

J’appelle Jean Calluis.

-Si Thérèse était encore de ce monde, elle pourrait vous renseigner, je ne connais par les éventuels autres prénoms de son cousin.

-Ce Maurice était-il bon tireur ?

-Oui, je pense, à vingt ans, il s’était engagé dans l’armée, au bout de quatre ans, il a été viré, on devine pour quelles conneries, il est violent quand il a abusé de l’alcool.

-Les munitions étaient aussi dans le local ?

-Oui, en effet, dans le tiroir d’un petit meuble, il fallait le savoir, et savoir à quelle arme ils appartenaient.

-Le choix du fusil ?

-Ce n’était pas le meilleur mais c’était une bonne arme surtout pour le gros gibier.

C’est Benoit, l’un de nos photographes qui me suggère de faire un tour à la mairie de St André.

-Ton bonhomme figure certainement sur les listes électorales.

J’ai de la chance, je rencontre le maire, Yves Tournier.

-Parce que c’est vous, Karine va vous trouver ça, venez dans mon bureau, quel est le but de votre recherche.

J’explique ma démarche.

-Je me souviens de ce Couturier, un des hommes de Gauthier, nous avions eu quelques mots, il faisait partie de la bande de décolleurs d’affiches...Si je vous suis bien, c’est lui qui aurait abattu le maire, mais dans quel but, il supprimait ainsi sa meilleure source de revenu.

-Oui, c’est ce que je pense aussi, je suis peut-être sur une mauvaise piste.

Le téléphone sonne.

-OK, merci Karine…Son premier prénom est bien André, il utilisait le second ici, peut-être à cause du nom de la commune, c’était un drôle de citoyen ?

Je remercie monsieur le maire de son amabilité, je vais revoir mes amis les gendarmes.

-Vous êtes un têtu…Ce gaillard est fiché, quelques malversations, violences, conduite en était d’ébriété, des petits méfaits, mais il n’a tué personne que je sache !

-Puis-je savoir dans quelle région il gravite ?

-Du côté de Grenoble… et n’y revenez pas !