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Olivier avait vu juste, le capitaine Charlier était chargé de reprendre l’enquête sur la mort de Fernand Maillard, la visite sur les lieux du drame d’un expert en ‘branches’ avaient confirmé les suppositions de monsieur Limonet, seulement je voyais l’affaire s’orienter vers un non-lieu, Joseph Radzic apparaissait comme le meurtrier. Mon premier contact avec l’officier se déroulait à la gendarmerie de Serville.

- Vous passiez dans les environs ? avouez que vous avez des informateurs bien placés, dans notre maison même, vous êtes satisfait, votre acharnement à trouver de la matière pour meubler votre rubrique est récompensé mais je crains que la source soit bientôt tarie, plus vite que la Fontaine-aux-Chênes, endroit charmant, propice aux rendez-vous galants, une poire pour votre soif, votre bûcheron avare avait un autre défaut, c’était un maître-chanteur, il se postait discrètement aux environs de la source, guettait de préférence les femmes adultères et les rançonnait, deux dépositions dans ce sens, voyez, nous avançons à pas de géant.

- Et Tito pouvait être l’exécuteur des hautes œuvres, un tueur à gages.

- Vous avez tout compris.

- Mais dans ce cas, vous allez continuer à enquêter pour démasquer l’incitatrice.

-  A notre avis, les deux plaignantes sont à exclure, une troisième dame ? Vous qui êtes au courant des lois, vous savez que si il n’y a pas eu de complicité active, si l’incitation n’est que verbale et sans témoin, le délit ne peut être prouvé.

- Et les décès suivants, réouverture des dossiers ?

- Doucement, concernant l’ébéniste, le dossier est encore ouvert, je vais commettre un nouvel expert ; par contre pour Albert Garassaux, je doute fort que nous revenions sur son cas.

- Radzic ?

- J’ai un second rapport en mains, la conclusion est la même que dans le premier, c’est un accident, mais d’autres constatations découlent de sa mort, nous vous tiendrons au courant.

- Une explication sur la capacité étonnante de Radzic à bénéficier d’argent frais pour faire des travaux dans sa maison.

- Un commencement d’explication mais je vous demande quelques jours de patience, nous effectuons des contrôles que nous aimerions discrets.

Une deuxième lettre incendiaire me parvient, c’est agaçant, toujours des allusions déplaisantes sur ma virilité, des moqueries sur la façon dont je rédige mes textes, le corbeau trempe son bec dans le vitriol, il assimile mes fantasmes à des délires, me conseille de consulter un psychiatre. Je soupçonne Isabelle Lemarquis d’être l’auteur de ces bafouilles, cette sainte-nitouche m’a menti concernant ses rapports avec Sébastien, Julien Garassaux m’a informé par téléphone que la mise à la porte du jeune homme n’était qu’une mise en scène pour justifier ensuite la vente de la menuiserie.

- Le couple a été vu à Nantilly, Isabelle et Sébastien sortaient d’un hôtel.

L’ombre et la lumière, le pharmacien avait raison...pharmacien !

- Comment écris-tu fantasme ?

Daniel manque de s’étrangler en buvant son café.

- Tu perds la boule...attend, avec un F ou PH, les deux sont valables, c’est vrai, j’avais oublié cette particularité, le plus courant c’est tout de même avec un F.

La créatrice de la missive n’a pas oublié cette possibilité, je vais demander à Bernard Pivot d’inviter  les femmes de Mauzieux à faire une dictée comportant le mot fantasme, celle qui l’écrit avec un ph sera démasquée.