Motsetphotos

Motsetphotos

La mémoire oubliée

Comme je le craignais, au petit matin, les pompiers découvraient un corps dans les ruines de la maison Mazard.

-Un corps calciné, les restes ont été envoyés au labo, m'indique la gendarmerie.

J'appelle Roger Pierret, lui aussi appréhendait ce scénario macabre.

-Mais pourquoi ce suicide, s'il s'agissait d'un fils Mazard, il pouvait me contacter, je ne comprends pas, et votre ami le charbonnier qui s'évanouit en croyant voir un fantôme, l'imbécile, en l'accueillant, il pouvait le sauver.

 

Les résultats du laboratoire concernant le corps me sont communiqués, ils sont succincts, il s'agit d'un homme d'une soixantaine d'années.

-Du courrier pour toi Laurent, enfin je pense, il n'y a qu'un Passy chez nous.

La réceptionniste me tend une enveloppe, je comprends la réflexion de Sophie, mon correspondant connait mon prénom officiel, à ma naissance, mes parents m'avaient prénommé Paul sans penser que l'initiale doublée n'était pas très agréable à l'oreille, surtout pour un garçon, c'est Laurent, mon second prénom qui a été adopté. Cette particularité m'occasionne pourtant quelques ennuis, ma carte d'identité indique Paul en priorité.

J'ouvre fébrilement l'enveloppe…

Je reconnais immédiatement le papier et l'écriture, une seule phrase sur ce billet : Chalet des Barrettes.

Que vais-je découvrir dans ce chalet ? Il me faut une clé, je prends la décision de téléphoner à maître Margon, je lui explique la situation.

-Je vous passe mon fils, moi je ne chasse plus depuis belle lurette.

Didier se propose de me véhiculer, j'accepte.

-Rendez-vous à Champbourg, sur la place de la mairie, d'ici une heure, ça vous va ?

J'invite Benoît pour ce voyage.

-Tu t'attends à quoi Laurent ?

-Je l'ignore, peut-être les preuves que l'homme retrouvé dans la maison est bien un fils Mazard, nous allons savoir lequel.

-Tu devrais inviter le maire de Champbourg.

Benoît a raison, j'appelle Roger Pierret, il nous attends sur la place.

Didier Margon est à l'heure, il est au volant d'un 4/4. 

Je lui apprends que je suis déjà venu au chalet.

-Avec votre voiture ?

-En partie, j'ai fait le bois à pied.

-Je m'attends à voir la serrure forcée, cela arrive deux ou trois fois dans l'année, nous avons barricadé la porte arrière mais les vandales parviennent à entrer par la porte avant, par effraction.

-Vous fréquentez ce chalet en dehors de la saison de chasse ?

-Nous organisons deux pique-niques en été et nous le prêtons à une société de tir pour leur barbecue.

-Je me suis permis d'inviter monsieur Pierret, il ne devrait pas tarder.

-Vous avez bien fait…le voilà !

Avant de monter dans le véhicule, nos regards convergent vers les ruines de la maison Mazard, mais personne ne dit mot.

 



20/03/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 10 autres membres