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L'araignée rouge

J’ai l’impression d’être suivi, tout en restant à bonne distance, une voiture noire prend les mêmes rues que moi alors que je me suis trompé.

J’arrive rue du Canal mais dans l’autre sens, juste avant le réparateur de voiture se trouve une maison aux volets clos, accroché à la grille d’un jardinet, un panneau « à vendre », c’est bien le numéro 24, la maison de la grand-mère. Je me gare sur la gauche, la cour du garage est encombré, mon suiveur passe au ralenti et continue, j’attends qu’il tourne et descend.

Entre le 24 et le garage, un sentier semble rejoindre le bord du canal, je l’emprunte et en effet, il abouti sur le chemin qui longe le canal. C’est certainement par là que Karine rejoignait la maison Thomas, ce chemin passe derrière le chalet des époux Vallon et rejoint l’écluse, c’est peut-être sur ce chemin qu’elle a rencontré son violeur et assassin.

Mauvaise surprise, quand je débouche sur la rue, j’aperçois la fameuse voiture noire garée derrière la mienne, elle me bloque car devant se trouve un lampadaire.

Deux personnes discutent devant le garage, que pourrait tenter mon pisteur devant témoins ?

Je fonce vers ma voiture, à peine je suis monté qu’une ombre se profile sur ma gauche, la vitre vole en éclats.

-Alors fouille-merde, tu persistes, c’est moi l’as du carreau aujourd’hui.

Ce n’est pas une surprise, je retrouve le gros du bar de la Lanterne avec son chapeau ridicule.

-Tu es coincé, je peux continuer ?

Cette fois il s’en prend à la portière, il a une sorte de marteau dans la main.

Je démarre, j’avance de quelques centimètres, c’est tout ce que je peux faire, je manœuvre le volant et recule jusqu’au choc à l’arrière.

-Tu fais mon boulot, vas-y !

Après trois aller et retour, je parviens à passer et à m’échapper, mais sans le rétro.

Une telle hostilité confirme mon opinion, je suis sur la bonne piste, mais qui serait le ou les coupables ? Hervé m’a parlé de jeunes habitant le quartier des Vergers, c’est dans ce quartier de villas cossues que réside le gratin de la ville, dont le maire.

Ma décision est prise, je connais déjà les gendarmes, je vais leur rendre visite et leur parler de ces drôles de paroissiens qui cassent les pare-brise et bossellent les portières.

-Vous croyez que cela en vaut la peine ?

Le gendarme de service est peu enclin à prendre ma plainte.

-C’est la voiture de mon épouse, elle va croire que c’est moi qui l’ai cabossée, imaginez…

Cette réplique fait mouche, le militaire sourit, se lève puis frappe au bureau voisin.

-Ah ! C’est vous, que vous arrive-t-il? Louviot, prenez la déposition, quand vous aurez terminé vous me l’apportez, monsieur Passy, je vous attends dans mon bureau quand vous aurez signé.

Je reconnais d’adjudant-chef rencontré près de l’écluse.

-Je vous entendu parler d’un homme corpulent coiffé d’un petit chapeau, la description est suffisante, et puis ce monsieur est coutumier de ce genre de méfaits envers ceux qui risquent de nuire à la tranquillité de la ville ou plutôt à quelques personnes.

-Il a déjà été condamné ?

-Non, pour la bonne raison que les plaintes ont été classées sans suite, il agissait sans témoins et avait toujours un alibi, cette fois il a été un peu loin, vous étiez au volant de la voiture, vous pouviez être blessé, et vous dites que deux personnes étaient devant le garage, je vais envoyer des hommes sur place, recueillir d’éventuels témoignages.

Finalement, cette mésaventure est positive, cet homme de main s’imagine être intouchable, l’adjudant-chef semble déterminé, j’espère qu’il ne recevra pas d’instructions bloquant la procédure.

-Je ne peux plus rouler, je suis en infraction, il me manque un rétroviseur, un garage à proximité, un autre que celui de la rue du Canal…

-Je vous conseille de traverser le pont et d’aller chez le concessionnaire Renault de Viramont, nous allons vous faire une attestation, si vous rencontrer les policiers municipaux, ils vont vous verbaliser, pour le suivi de votre plainte, je vous tiens au courant.

Sympa le chef du garage de Viramont, il me prête un véhicule de courtoisie.

-Ils ne vous ont pas loupé les voisins, c’est plus souvent des pneus crevés ou des essuie-glaces tordus.

……….



03/01/2012
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