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L'araignée rouge

Julien Bollenger avait raison, j’avais déjà rencontré Marie-Pierre de Launois dans des réunions officielles, elle m’avait parue guindée, toujours en jupe ou en robe, au pas de tir, elle est différente, son pantalon et son corsage moulent une anatomie généreuse.

Sans parler des attraits qu’elle offre en position couchée, elle tire vite et bien, ont peut l’inscrire dans la liste des suspects.

C’est sans réticence qu’elle me parle de sa passion.

-J’ai tellement d’activités, familiales, administratives et sociales, cette discipline est un dérivatif indispensable, c’est ma drogue.

Je suis à la fin de mon reportage, je peux me libérer.

-Vous qui appréciez ce sport, que pensez-vous de celui qui n’a pas raté ses cibles à St Jean ?

-Vous voulez parlez du marin et de l’employé municipal ?

J’attendais un signe marquant la surprise, mais la jolie dame ne réagit pas.

-Un bon tireur, il devrait prendre sa licence dans notre club.

-Il est adhérent peut-être ?

-Possible, mais êtes-vous certain qu’il s’agit d’un seul homme ?

-En tant qu’adjointe, vous connaissiez Bourlon ?

-Je vais être franche avec vous, sa disparition ne me touche nullement…Bon encore une série et cela suffit pour aujourd’hui, vous permettez.

Marie-Pierre remet ses oreillettes, je la salue.

 

L’adjudant-chef tient sa promesse, en accord avec le capitaine Guillaumet, il me fait un compte-rendu de l’opération visite du chalet.

-Des surprises nous attendaient, ce chalet isolé était bien le repaire d’arachnides de couleur rouge, nous avons découvert des documents, des tampons encreurs qui reproduisent le même dessin que celui que vous avez reçu ou que le fils Vallon a découvert sur son véhicule. Aucun nom sur les documents, uniquement des pseudonymes, six seulement que nous supposons être des dames, le plus intéressant, c’est un mot griffonné à la main qui annonce la prochaine exécution de Bourlon et le pseudo de l’auteur.

-De l’exécutrice alors ?

-Non, ce pseudonyme ne figure pas dans la liste des membres mais nous savons décrypter ce genre de fausse identité et… je vous annonce en priorité qu’il est passé aux aveux sans difficulté, si vous voulez connaitre son nom, rendez-vous demain à 11 heures au palais de justice, dans la salle que vous connaissez, le procureur fera une déclaration à la presse, vous ne risquez plus rien à St Jean maintenant.

-Et pour le meurtre de monsieur Vallon.

-Il nie et nous sommes enclins à croire en son innocence dans cette affaire, nous en parlerons demain.

Si ce pseudo est un homme, s’il est connu de la secte des Araignées Rouges, comme c’est un bon tireur, j’ai son nom bien évidemment.

 

J’étais probablement le seul journaliste à connaitre le nom de l’assassin de Louis Bourlon, aussitôt l’annonce du procureur, j’entendais une réflexion pour le moins surprenante.

-Un Viramontais, ça ne m’étonne pas.

Ce quidam doit exprimer tout haut ce que d’autres Jeannais pensent, quand ils vont connaitre la suite, ils vont faire profil bas car les complices de Julien Bollenger et peut-être instigateurs du crime sont des locaux et non des moindres.

En réponse à la question d’un journaliste qui demandait si Bollenger était également coupable de l’exécution de Jacques Vallon, le procureur répondait par la négative.

-Il a nié formellement, son alibi a été vérifié, il est validé, nous ne pensons pas que les deux affaires soient liées.

Concernant le motif, le procureur était discret.

-Nous vous tiendrons au courant.

Le procureur ajoutait une phrase qui me réjouissait.

-Nous tenons un fil, il devrait nous mener à l’arrestation du ou des coupables.



15/01/2012
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