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C’est Philippe qui prend l’info.

-Du nouveau à St Jean, un certain Bourlon, Louis Bourlon vient de se faire allumer.

-Il est mort.

-Raide.

-En route pour St Jean !

-La victime sortait de la Lanterne, il a été cloué net par une belle en plein cœur.

Je m’attendais à voir la police sur place, ce sont les gendarmes qui ont été mandatés.

-Beaucoup de malades chez les policiers, heureusement, nous sommes encore là.

-Pourquoi encore ?

L’adjudant-chef m’informe qu’une nouvelle répartition des secteurs est en projet, la gendarmerie de St Jean va être supprimée et transférée à Viramont.

-Nous aurons chacun notre secteur, ce déplacement m’arrange, mes enfants sont au lycée de Viramont.

Le quartier avait été bouclé rapidement, aucune trace du tireur.

-Il était probablement posté dans un immeuble voisin ou dans un véhicule garé sur la place, l’axe de pénétration nous donnera des indications.

-Votre avis sur cette exécution ?

-C’est le mot, il était grillé, mais vous êtes peut-être responsable de sa mort, bon, soyons honnête, nous n’allons pas le pleurer, et puis le tueur se met dans une position inconfortable, imaginez que c’est celui qui a tué Jacques Vallon, nous allons le traquer.

La capitaine vient d’arriver, je reste à l’écart, d’autres journalistes sont là également, nous allons attendre la déclaration officielle.

C’est également une balle de 22 long rifle qui a touché Bourlon.

-Nous allons l’expertiser, savoir si elle a été tirée avec l’arme qui a été utilisée lors de l’exécution de Jacques Vallon.

-Vous avez une contredanse !

Philippe voit tout, en effet une feuille est glissée sous un essuie-glace…Ce n’est pas une contravention, mais un billet dont les termes sont clairs, si je continue mes investigations, je subirai le même sort que Bourlon.

Une écriture sur imprimante mais, ce qui m’interpelle, c’est la signature à l’aide d’un tampon encreur, représentant une araignée rouge, et celle-ci parfaitement dessinée.

Un coup d’œil alentour, personne, même les gamins sont absents, le coup de feu leur a fait peur.

-Regardez les autres voitures ont aussi une feuille !

En effet, j’en prends une, c’est une pub pour un magasin d’appareils ménagers.

-Un malin ce type, il donne le change.

Un clochard vient me chiner une cigarette.

-Désolé, je ne fume plus, dites-moi vous n’avez pas vu une personne glisser des prospectus ?

-Si une dame.

-Comment elle était ?

-Si vous croyez que j’ai fait attention, elle avait comme un foulard sur la tête.

Mon araignée rouge est une copie conforme de celles photographiées par Sylvain, nous avons affaire au même personnage mystérieux et dangereux.

-Que cet emblème resurgisse à St Jean est logique puisqu’un café avait cette enseigne.

Maître Sophie Lagnier a fait des recherches sur cette bestiole.

-J’ai trouvé des traces d’une araignée rouge sous le Premier Empire, c’était l’emblème d’une sorte de secte d’obédience royaliste mais le plus curieux, elle était uniquement composée de femmes.

Une piste intéressante et qui va dans le sens de mes recherches, les meilleurs tireurs de St Jean étaient réunis en congrès à Paris, mais pas les meilleures tireuses, si l’on peut utiliser ce mot.

Le capitaine Guillaumet m’appelle, j’avais averti la gendarmerie de St Jean de la menace reçue.

-Je vous déconseille une promenade à St Jean, cette fois ce n’est plus votre véhicule qui est visé, cette menace est sérieuse, la balle qui a tué Bourlon est la sœur jumelle de celle qui a tué Vallon, d’après l’angle, le tireur était probablement embusqué dans un camion en stationnement en haut de la place.

L’officier suppose que l’assassin a agi pour éviter les déclarations de Bourlon lors du procès qui devait se dérouler le mois prochain.

-Il avait déclaré dans son entourage que s’il était condamné, il balancerait.