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Mardi 24 février 4 heures du matin

<Je me prépare pour ma première mission, guider un bataillon vers Bezonvaux,  la neige est tombée la nuit mais elle fond dans la vallée>. Avant de partir, Paulin apprend que Brabant a été pris par l'ennemi, que Samogneux est en mauvaise posture, vers l'est, le village d'Ornes a été abandonné. La colonne arrive au fort St Michel et monte vers Fleury. <Le village est en ruines, des brancardiers chargent des blessés sur des charrettes tirées par des chevaux, les véhicules à moteur ne peuvent monter, la neige et la boue forment un véritable bourbier>.Paulin et les hommes qu'il guide entrent dans un bois parsemé de trous d'obus. <Par endroit la forêt est hachée, des hêtres énormes sont éclatés, une vision d'apocalypse>.La troupe fait une halte près du fort de Douaumont et apprend que les Allemands sont proches. <Au bois des Vauches, un colonel de la 31 ème brigade me conseille de redescendre, ses hommes guideront le bataillon vers les premières lignes>. Paulin salue le capitaine et les soldats. <Chacun y va de sa petite phrase, l'un deux me demande de prévenir les infirmières afin qu'elles se préparent à recoller les morceaux, j'ai un peu honte de regagner mes pénates>.Trois heures après, à son arrivée en bas, Paulin apprend que les troupes qu'il vient de guider ont subi de sérieuses attaques, il apprend aussi que le village de Samogneux toujours tenu par nos soldats a été pilonné  par l'artillerie française, erreur fatale. Le secteur ouest, juste sur la rive droite de la Meuse est particulièrement menacé, beaucoup plus à l'est, vers Ornes et la côte 344, nos lignes sont enfoncées.