Sur les pas de l'enfance
Sur les pas de l'enfance
J'avance doucement vers la ferme endormie
Un endroit que j'aimais il y a bien longtemps
Ici vivaient en paix Sébastien et Marie
Qui souvent m'accueillaient lorsque j'étais enfant
Les volets de bois blanc orphelins de peinture
Sont ouverts à moitié et je vois des rideaux
Et pourtant la maison blottie dans la nature
N'abrite plus personne à part quelques oiseaux
J'ose franchir le seuil, mon cœur bat la chamade
Le gros battant gémit de ses gonds fatigués
Un long corridor aux portes en enfilade
Je pénètre d'abord dans la salle à manger
La table et ses deux bancs figés dans le silence
Où je devine assis les gens de la maison
Le grand buffet normand, la maie et la crédence
Rien n'a été évolué depuis tant de saisons
Des ombres évoluent tout au fond de la salle
Fantômes d'un passé qui hantent encor ces lieux
Sur la nappe ouvragée un grand festin s'exhale
Dans mon imaginaire et en fermant les yeux
Des brandons imbrulés jonchent la cheminée
Entre les deux chenets à forme de griffon
La crémaillère pend, elle est abandonnée
Par son vieux compagnon un énorme chaudron
Là, dominant l'évier la vieille pompe en cuivre
J'aimais tant manœuvrer l'imposant balancier
Je me souviens de tout, ce qu'il faisait bon vivre
Dans ce vrai paradis bien loin de mon quartier
Je quitte à pas feutrés ce petit sanctuaire
Je ne reviendrai plus tous ces biens sont vendus
Je vais remercier maître Jean le notaire
D'avoir autorisé ce voyage impromptu
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