Quand l'homme fatigué
Quand l’homme fatigué
Quand l’homme fatigué tout doucement se meurt,
Quand il sent disparaître au profond de son cœur
Les flots de sentiments qui faisaient sa puissance,
Sans dresser un bilan de son très long chemin,
Il revoit son passé, le cours de son destin,
Depuis le temps de son enfance.
Il voit se profiler ses nombreux souvenirs,
Ses amours, ses bonheurs, ses larmes, ses soupirs,
Ses parents disparus et son adolescence,
Puis referme le livre et le range au placard,
Ferme la porte à clé, détourne le regard,
Sans éprouver nulle souffrance.
Quand l’homme est épuisé par les coups répétés,
Que s’installe l’hiver, que pleurent les étés,
Que se ferment les mains, qu’il perd la jouissance,
Il ferme les volets et tire les rideaux,
S’assied sur un fauteuil, derrière ses carreaux,
Avant de quitter la séance.
Il n’a pas de rancœur et n’a aucun regret,
Il savait que la fin ce n’est point un secret,
S’inscrirait sur l’écran comme une délivrance.
Il quittera les lieux dans la sérénité,
Rejoindre ses aïeux pour une éternité,
Jugeant qu’il a eu de la chance.
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