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Ô diérèse !

Grands Dieux ! Ô Diérèse ! Ô langue poétique !
N’ai-je donc tant écrit que pour la noétique ?
Et ne suis-je rôdé à tant de liaisons
Que pour faillir encor dans mes conjugaisons ?

Les mots articulés avaient ma confiance,
Ces mots qui tant de fois mettaient une ambiance,
Les voici devenus aussi fastidieux
Que ceux que je trouvais bien trop insidieux.

Ô triste souvenir de cette expérience,
Qui a fait retomber jusqu’à mon audience,
C’était suffisant pour me disqualifier,
J’avais pourtant tout fait pour me justifier.

Faut-il éliminer l’expression chiante,
Qui vous fait trébucher, car trop contrariante,
Faire même à regret quelques ablations,
Et pourquoi pas aussi des amputations.

Je conserve le mot de parfaite pliure,
Qui enlumine un vers comme une reliure,
Plutôt que l’adjectif un peu capricieux,
Ou l’autre son voisin autant disgracieux.

Je n’étais soucieux de cette diérèse,
Préoccupé surtout par la simple aphérèse,
Je m’en vais supprimer ce i prétentieux,
Sauf une exception, le mot délicieux.