Le soir au coin du feu
Quand arrivait le soir, la fin de la journée,
Enfant je me plaisais devant la cheminée,
Grand-mère tricotait et grand-père lisait,
Avec le feu de bois toujours je m’amusais.
Dans la grande cuisine, assis sur les tommettes,
J’étais roi du soufflet, le seigneur des pincettes,
Surveillant sans arrêt l’alimentation,
Des deux chenets en fer à tête de lion.
Remettant les tisons en solide édifice,
Ils me remerciaient d’un beau feu d’artifice,
Le brasier me brûlait le visage et les yeux,
Il était pétillant, chantant d’un air joyeux.
Je mettais une bûche et régulais l’allure,
Alternant le sapin et une essence dure,
Grand-père m’épiait, grand-mère souriait,
Quand un bois s’écroulait, aux éclats je riais.
Parfois un résineux faisait des étincelles
Jaillissant brusquement comme des sauterelles,
Je m’écartais un peu, revenant aussitôt
En face du foyer, reprendre mon boulot
J’actionnais le soufflet pour attiser la braise,
Le feu réactivé se muait en fournaise,
Mon aïeul me lançait un œil réprobateur,
Grand-mère s’exprimait d’un doigt accusateur.
Les flammes s’agitaient, image grimacière,
Il me semblait y voir une affreuse sorcière
Se tordant de douleur au centre d’un bûcher…
Il est tard mon garçon, c’est l’heure du coucher !
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