Le mot est vivant

Le mot est un être vivant,

Victor Hugo nous le rappelle,

Et chaque fois en le tapant,

Je le libère de sa tutelle.

Celui-ci est un mot connu,

Il est bien souvent à la une,

Ce serait même un parvenu,

Comme une nouvelle fortune.

En voici un d’exceptionnel,

Il a une belle prestance,

C’est dans un rite solennel,

Qu’il s’insère dans la mouvance.

Ce mot courant est trop pressé,

Il s’insinue en parasite,

Un autre est tellement stressé,

Qu’il est sorti de son orbite.

Un mot ancien se traîne un peu

Pour prendre son rang sur la page,

Et son voisin se prête au jeu,

Voulant redorer son image.

Celui-ci est un matador,

Un mot en habit de lumière,

Et se croyant conquistador,

Il s’en va mordre la poussière.

Comme chez lui, un mot anglais,

Vient afficher son arrogance,

Vénéré des snobs et des niais,

Il veut jouir de préséance.

Et les bons mots, les mots d’amour,

Entrent dans une farandole,

Tenant la main des mots d’humour,

A qui je laisse la parole.