Le dimanche d’antan

Le dimanche d’antan, le tintement des cloches,

Repos de l’ouvrier, employé, paysan,

La messe du matin à l’église des Roches,

Le sermon du curé, monotone et barbant.

La sortie attendue, embrassades et rires,

Les belles demoiselles en robe d’organdi,

Le parfum de ma tante et ses jolis sourires,

Les femmes qui s’en vont préparer le midi.

Le café envahi par les ouailles mâles,

La fumée et le bruit, bavardages, potins

Aline la serveuse, au teint clair, jambes pâles,

Qui repousse les mains de quelques libertins

Pot-au-feu au menu, en dessert la brioche,

Du vin millésimé, et toujours du Bordeaux,

Mon oncle ce bavard qui me traitait de mioche,

Parlait de politique et montait aux créneaux.

En été le jardin, repas sous la tonnelle,

Promenade au verger et jeux avec les grands.

Les dames préféraient la grande balancelle,

Sous le saule pleureur dormaient les grands-parents.

En hiver cinéma, une sortie en ville,

Vitrines et trottoirs avant de repartir,

La maison, le salon, une soirée tranquille,

Le dimanche est fini, il faut aller dormir.