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Le Bois au Loups

Durant mon entretien avec Patrice Boquet, j’avais remarqué que la barmaid tendait souvent l’oreille, simple curiosité ou serait-elle directement intéressée ? 

-Un bon client pour vous !

J’amorce une conversation avec la demoiselle.

-Patrice ? Il aime bien l’ambiance de ce bar, il n’est pas le seul.

-Vous êtes ici depuis longtemps ?

-Cinq ans déjà.

-Vous devez en avoir entendu des confidences ?

-L’alcool délie les langues, mais ça rentre par une oreille, ça sort par l’autre.

-Vous connaissez Claude Chalan ?

-Qui ne le connait pas à Charville, ce que Patrice vous a caché c’est que ce Chalan fréquentait sa sœur Brigitte avant de tomber dans les filets de la belle Marlène, ils parlaient même de mariage, madame Bartin ne vous en a pas parlé ?

-Pourquoi, elle aurait dû ?

-Peut-être !

Je pensais connaître la suite mais la barmaid changeait aussitôt de conversation.

-C’est une bonne chose pour Charville que ce centre d’entraînement qui s’installe, les travaux avancent.

 

La barmaid du Select m’a donné l’envie d’en savoir plus au sujet de Claude Chalan et de Brigitte Boquet, Carole aurait dû m’en parler ? Toutes ces histoires de cœur, pour éviter d’être grossier, sont la clé des deux crimes, je n’en doute plus. Qui avait intérêt à supprimer Yves ? Patrice Boquet et ses belles déclarations de fidélité je n’y crois pas trop, il a été reconnu coupable de détournement de matériaux au détriment de son patron, lequel a passé l’éponge allez savoir pourquoi, du côté  de sa vie privée, il a avoué avoir eu des vues sur madame Bartin, du temps où Yves découchait, avait-il échoué ou réussi ? Dans les deux cas, il avait un motif de supprimer un mari gênant, soit recommencer une idylle, soit retenter sa chance.  Quant à Claude Chalan, d’après les témoignages, y compris celui de son père, il est instable, impulsif, jouant de sa séduction naturelle pour papillonner, il peut avoir un motif pour trucider le footballeur, séduire Carole et finir ses jours sans souci. Une certitude, ni l’un ni l’autre n’est coupable de la mort de Marlène, ils ont des alibis et je les vois mal commanditer un tueur. Toutes ces réflexions m’incitent à rencontrer Carole afin d’essayer de démêler cet écheveau.

 

-Je ne tiens pas vraiment à vous parler de Brigitte, sa vie privée ne me regardait nullement, du moment qu’elle n’essayait pas de détourner Yves.

Même réticence quand je lui parle de Claude Chalan, pourtant, et malgré son calme apparent, je décèle une réaction, sa main droite malaxe un coussin posé sur le canapé.

Un coup de fil interrompt notre conversation, elle répond par des oui et de non, puis elle dit : rappelle-moi dans dix minutes.

J’ai compris, ces dix minutes suffiront pour que je disparaisse.

Que cache cette attitude à mon égard alors qu’elle s’était montrée reconnaissante après mon aide pour les bois volés, ingratitude ou plutôt crainte de me voir aborder des sujets qui pourraient la mettre en danger. Je retiens la seconde hypothèse, la veuve a des choses à me cacher et je vais m’employer à les découvrir.

 

Rien ne filtre concernant l’enquête sur la mort de Marlène, la gendarmerie est muette ou presque.

-Ca suit son cours, nous avons quelques indices mais il est trop tôt pour en parler.

 



26/06/2012
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