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L'araignée rouge

Je patientais devant le palais de justice, attendant la sortie du capitaine Guillaumet.

-Nous nous voyons à la gendarmerie dans un quart d’heure, j’ai quelques questions à vous poser, chacun son tour.

 

-Votre reportage au pas de tir, c’était du bidon, vous voulez jouer les détectives, vous savez que nous détestons ce genre d’investigations, la suppression des documents trouvés à la carrière aurait compromis le dénouement de notre enquête.

-C’est moi qui vous ai aiguillés vers la carrière des Italiens.

-Exact, ne parlons plus de cet incident, ce qui compte c’est le résultat, la carrière nous a apporté de précieux renseignements, vous savez que la balle qui a tué Louis Bourlon provient de la même arme que celle qui a tué Jacques Vallon.

-Alors pourquoi affirmez-vous que Bollenger n’est pas coupable de la première exécution ?

-Vous nous avez dit que la carrière servait de champ de tir à longue portée, effectivement, nous avons retrouvé des balles de 22 long rifle, après examen, seulement quelques-unes étaient identiques aux meurtrières, contrairement aux autres nettement plus nombreuses, vous me suivez ?

-Difficilement.

-Vous allez comprendre, nous avons saisi l’arme du professeur, effectués quelques tirs dans nos installations, les balles correspondent aux majoritaires de la carrière.

-Il n’a pas utilisé son arme pour abattre Bourlon.

-Vous avez compris.

-Le procureur parlait d’un alibi validé ?

-Il était en compétition de tir au pistolet à Los Angeles, il a échoué au pied du podium.

-Reste à retrouver le ou la propriétaire de l’arme utilisée pour les deux crimes.

-Pourquoi le ou la ? Seriez-vous misogyne monsieur Passy… Bollenger ne lâche pas le morceau, mais les suspects, ou les suspect…es ne sont pas nombreuses.

-Nombreuses ? C’est mon avis aussi.

-Vous avez une idée, vous qui avez admiré ces dames au champ de tir, laquelle de ces araignées rouges est la plus apte à abattre un homme de sang-froid ?

-J’attendais vos questions, en voilà une qui me met dans l’embarras.

En théorie, Marie-Pierre de Launois est la plus adroite, elle m’avait étonnée, mais Annie Lachet doit avoir des nerfs solides, j’élimine Laure Maréchal quoique !

-Le procureur parlait de fil qui pourrait mener à l’assassin de Karine, il passe par ces dames, le coupable pourrait être l’un des héritiers d’une  grosse fortune de St Jean.

-Il se pourrait, mais s’il vous plait contentez-vous pour le moment des déclarations du procureur, vous serez informé de la suite.

 

Une information nous parvenait rapidement, Bourlon avait été supprimé tout simplement parce qu’il faisait chanter Laure Maréchal, il avait découvert qu’elle avait un amant, Julien Bollenger, et la décision de la confrérie de l’Araignée Rouge était sans appel.

 

A ce stade de l’enquête, je n’ai plus le droit de poursuivre mes investigations, je faire confiance au capitaine Guillaumet et à ses hommes, ma plainte soutenue par maître Sophie Lagnier est caduque mais l’avocate va avoir un dossier important à soutenir dès que l’assassin de Karine sera démasqué. Sylvain Vallon attend le dénouement, il est encore anxieux.

 

Un travail en profondeur auprès des jeunes qui avaient l’habitude de fréquenter la maison Thomas avait permis de retrouver ceux qui étaient venus perturber la soirée du samedi 14 septembre 1991, dont celui que madame Klein avait entendu proférer des menaces. Cette deuxième étape avait été menée non sans provoquer des remous dans les milieux bourgeois de la ville mais l’obstination des enquêteurs permettaient d’avancer.



17/01/2012
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