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L'araignée rouge

Plusieurs carrières ont cessé leur exploitation dans la région, elles sont localisées à l’est de St Jean, certaines ont été reconverties, l’une en dépôt des services routiers départementaux, une autre en refuge pour chiens et chats, une troisième est la propriété d’un entrepreneur, concurrent de l’entreprise Lachet. Elle est devenue un cimetière des éléphants avec des engins de chantier hors-service, sous la pression des écologistes, un collègue avait fait un papier sur cette verrue en pleine nature, la réaction du propriétaire avait été virulente mais une procédure de réhabilitation des lieux est en cours, on sait que ce genre de procédure…dure. 

Je m’intéresse particulièrement à la carrière dite des Italiens, ainsi nommé car de nombreux travailleurs émigrés y travaillaient. Mon intérêt particulier, c’est que tout un périmètre de ce secteur appartient à la société immobilière de Guy Maréchal, l’endroit est plaisant, une forêt proche d’un côté et un étang de l’autre. A environ deux kilomètres de St Jean, ce lieu pourrait devenir une nouvelle zone résidentielle, plus éloignée des quartiers populaires que l’actuelle. Courts de tennis et golf sont cités dans un avant-projet.

Philippe est ravi de cette promenade.

-J’aime la nature, l’air libre, c’est plus intéressant que le stand de tir.

Nous évitons St Jean pour rejoindre le chemin qui mène la carrière. Ce chemin d’accès est carrossable et, dans les rares passages terreux, nous distinguons des traces de pneus.

-Des 4/4 probablement, d’après la largeur des pneus.

Un dernier tournant et c’est la surprise, au milieu d’une végétation épaisse d’arbustes, nous découvrons une construction qui n’est pas une baraque de chantier mais un chalet en bois. Derrière, à une vingtaine de mètres, se dresse une véritable falaise calcaire.

-Un décor de western !

Philippe est enthousiaste.

Une clôture haute en grillage rigide entoure le chalet, le portail est cadenassé, une frise de fil de fer  barbelé interdit l’escalade.

-Plutôt un décor de camp militaire ou pire.

Je calme l’enthousiasme de mon coéquipier.

-Vous avez vu, l’électricité et le téléphone sont toujours en place, vestiges de la carrière certainement.

En effet des fils partent du cabanon et se perdent dans la broussaille, nous apercevons quelques poteaux.

D’après les plans, une route départementale surplombe la carrière, elle ne doit être loin.

-Voilà un bel endroit pour des réunions secrètes.

-Vous pensez à la secte de l’araignée rouge ?

-Oui, et c’est évidemment ici que le play-boy du stand de tir vient…tirer.

-Avec sa carabine et…

-Et, comme tu le penses, en compagnie de la charmante Laure Maréchal.

-Et le numéro de téléphone que vous avez recopié correspond à ce chalet.

-Excellente déduction Philippe, tu pourras prendre ma succession.

 

Les témoignages d’Hervé et de Madeleine Klein sont pris en considération. Quand je les ai avertis que je ne pouvais garder leurs révélations pour moi, l’une et l’autre était mécontents, je les ai rassurés, leur anonymat sera préservé.

-Il y a trois ans, plusieurs jeunes nantis de St Jean possédaient des voitures de sport.

Sans me donner de noms, l’adjudant-chef laisse entendre qu’il s’agit de fils des personnes que nous soupçonnons.

Je lui fais part de ma découverte du chalet dans la carrière des Italiens, lui parle du professeur de tir qui viendrait s’entraîner dans cet endroit et qui servirait peut-être également de lieu de rendez-vous pour les membres de l’Araignée Rouge.

-Nous connaissons l’existence de cette résidence secondaire appartenant au promoteur, construction sans permis dans un lieu protégé, merci pour vos infos, vous êtes réglo monsieur Passy.

-Que comptez-vous faire, une perquisition dans le chalet ?

-C’est bien possible, en cherchant des indices concernant le meurtre de Bourlon, nous avons découvert un numéro de téléphone, il correspond à l’adresse de ce chalet, je compte sur votre discrétion.

Je n’avais rien dit au sujet de ce numéro, la gendarmerie fait bien son travail.

-Vous me préviendrez si vous effectuez une perquisition ?

-Nous nous verrons après, si nous faisons des découvertes, et avec l’accord de ma hiérarchie.

Insister serait malvenu, j’espère que le capitaine sera lui aussi réglo.



13/01/2012
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