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Quel auteur derrière ces vers ?

Depuis que j’ai quitté  mon séjour naturel,

Après avoir erré longtemps sur les rivages,

Comme un vieux marinier qui se croit éternel,

Je garde en mon esprit le besoin de voyages.

Autant comme l’on peut braver l’adversité,

S’attaquer aux malheurs au lieu de toujours geindre,

Si par peine et sueur et par fidélité,

Ô combien est heureux qui n’est contraint de feindre.

Astres souvent cruels, et vous dieux inhumains,

Accordez un répit, laissez le temps de vivre,

De quel autre sujet seront mes lendemains,

Je ne suis pas de ceux qu’un fol espoir enivre.

Ce n’est l’ambition, ni le soin d’acquérir,

De grands monceaux pierreux sur le bord de la Loire,

Dans l’enfer de mon corps qui ne veut point mourir,

Comme le champ semé, il n’attend que la gloire.

Ce n’est pas sans propos qu’en moi le ciel a mis,

Des vertus, des défauts et autres telles choses,

J’aime la liberté, je suis un insoumis,

Aux fusils, aux canons, je préfère les roses.