Le roseau et le chêne
Le roseau et le chêne
Le roseau un jour dit au chêne,
-Ami pour vous je crains la puissance du vent,
Surtout quand le matin, il souffle de la plaine
Comme c’est le cas bien souvent.
Quand je vois s’agiter vos branches,
Que votre fût est en tourment,
J’ai peur que vous deveniez planches,
Bois de chauffage également ;
Alors que je me plie au gré de la tempête,
Que l’orage est pour moi un simple courant d’air,
Que jamais ne se rompt mon pied ou bien ma tête,
Vous êtes à la merci d’un foudroyant éclair ;
Rien ne sert d’être fort, meilleur est la souplesse,
Votre rigidité sera cause d’ennui,
Vous n’avez plus votre jeunesse,
Et moi je suis épanoui.
Après un moment de surprise,
Le chêne géant rétorquait :
-C’est vrai que tu n’as pas de prise,
Ton père aussi pliait, mais jamais n’abdiquait ;
Il me tenait aussi cette catilinaire,
Avec ton assurance et un certain mépris,
Il a vécu cinq ans, je suis bicentenaire,
Retiens cette leçon minable malappris.
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