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Le printemps du poète

Tandis que dans les bois chante le gai printemps,

Que les près et les champs s’ornent de fleurs nouvelles,

Je suis persuadé toujours avoir vingt ans

Et je compose encor de tendres ritournelles.

Flânant dans les sentiers embaumés de jasmin,

J’y cueille quelques vers d’essences naturelles,

Je vais me promener dans mon petit jardin,

Où  je fais provision de rimes éternelles.

Voguant sur l’océan vers des îles lointaines,

Je capte dans le vent de merveilleux sonnets,

Sur les plages dorées j’écoute des rengaines,

Que je me mets en dizains, en odes, en couplets.

Dans les rues, sur les quais de cette grande ville,

Je glane des quatrains aux accents savoureux,

Dans les sentiers du parc, dans le square tranquille,

Je saisis en plein vol des tercets langoureux.

Dans mes nuits sans sommeil je rêve de ballades,

Dansent devant mes yeux quelques alexandrins,

Le soleil du matin m’inspire des aubades,

Que je couche aussitôt sur de blancs parchemins.