Le Dromadaire et le Scorpion
Le Dromadaire et le Scorpion
Sa bosse trimbalant dans un vaste désert
Sous un soleil de plomb était un dromadaire
Il transportait du sel en étant recouvert
D'un palanquin doré et d'une toile claire
Il était fier de lui, de sa sobriété
Ceux qui le taquinaient n'étaient pas ses amis
Parfois il se fâchait perdant sa dignité
Blatérait fortement, d'aucuns étaient surpris
-Je peux tenir longtemps sans une seule goutte
Qui, à part le chameau mon bon cousin germain
Oserait s'en vanter ? Nul, sans l'ombre d'un doute
Ma bosse contenant mon eau du lendemain
Un tel privilège en faisait un heureux
Il lui en fallait peu dans ce milieu hostile
Oubliant la chaleur, les chemins sablonneux
Il avançait le pas d'une allure facile
C'est au cours d'un repos, dans un vert oasis
Qu'il fit une rencontre ô combien capitale
Celle d'un gros scorpion caché dans les iris
A qui il raconta son histoire banale
-Tu m'amuses vraiment, gros animal bossu
Je peux tenir longtemps sans manger et sans boire
Pendant plusieurs années, cela est bien connu
Demande autour de toi si tu ne veux me croire
Ne pouvant supporter, de la part d'un scorpion
Une telle leçon, notre camélidé
En colère se mit sans plus grande raison
Ecrasa l'insolent transformé en pâté
Hélas ! Le sol glissait, l'animal culbuta
Se brisant la ganache, il en perdit la vie
Se fâcher pour si peu, aller jusqu'au trépas
Une preuve en effet qu'on peut mourir d'envie
C.C.
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