Le chemineau
Le chemineau
Sur les chemins de l’infortune,
Il a usé tous ses souliers,
Il a dormi au clair de lune,
Dans des endroits bien singuliers.
Il a partout roulé sa bosse,
Sans jamais prendre de repos,
Allant de Bretagne en Ecosse,
Son paquetage sur le dos.
Il arrivait dans les villages,
En quémandant un bout de pain,
Sans admirer les paysages,
Il repartait le lendemain.
Il était couvert de poussière
Jamais rasé, dépenaillé
Il se lavait dans la rivière,
En s’y trempant tout habillé,
Il avait les chiens à ses trousses,
Etait chassé des paysans,
Honni des brunes et des rousses,
Il faisait peur à leurs enfants.
Par les chemins de la misère,
Un beau matin il est parti,
Il n’avait plus sur cette terre,
Un seul parent, un seul ami.
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