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La neige d'antan

La neige d’antan

La neige a toujours fait le bonheur des enfants, surtout il y a quelques décennies à l’époque où les jeux vidéo n’existaient pas. Quand, un soir, quelques flocons virevoltaient, on avait le secret espoir que le lendemain matin on allait découvrir une belle couche de neige. Le matin, c’est tout d’abord par l’ouïe que je savais s’il avait neigé, mon père traçait des chemins dans la cour pour accéder au bûcher, au poulailler et à la rue, j’entendais la pelle racler le sol. Vite je me levais et entrouvrais les volets afin de juger de l’épaisseur. Si c’était un jeudi ou un jour de vacances, je me réjouissais à l’avance. Après le petit déjeuner, j’allais dans la remise vérifier l’état de mon traîneau. Il était sommaire, je l’avais fabriqué moi-même, mais il glissait bien. Avant de rejoindre mes copains en haut de la côte St Martin, je passais un coup de papier de verre sur les patins en fer, passablement rouillés et je changeais la corde effilochée.

Tous les garçons du village et quelques filles hardies étaient au rendez-vous. La côte St Martin était raide et longue, un terrain idéal pour luger. Si l’épaisseur de la neige était importante, il fallait commencer par damer la piste avec les pieds. Deux ou trois passages et le premier traîneau pouvait s’élancer. Les premières descentes n’allaient pas bien loin, parfois bloquées au milieu de la côte puis, la piste devenait plus glissante et les luges plus rapides allaient jusque dans les près. Nous étions en sueur, c’était pénible de remonter la pente en tirant l’engin, mais le plaisir de la glisse passait avant tout. On s’installait sur le traîneau à deux ou à trois et, quand une fille était passagère, comme par hasard, le traîneau se retournait, que de parties de rigolade ! Une année, le fils d’un industriel fromager est arrivé avec des skis, c’était une curiosité. Il n’était pas très adroit, un beau spectacle de le voir prendre de magnifiques gadins. Il a même failli un jour, emporté par son élan, plonger dans la rivière. Quand la neige commençait à fondre, nous étions déçus et nous attendions avec impatience les prochaines chutes.       



05/01/2010
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