Je vois de ces vers sots
Je vois de ces vers sots
Je vois de ces vers sots, ignorants et primaires
Des vers sans aucun sens et sans aucun esprit
Ne rimant qu’avec rien et des mots ordinaires
Au point d’être oubliés de tout ce qui se lit.
Ils auraient les pieds nus, une robe de bure,
Des chemises trouées et une corde au cou
Ils seraient insouciants, appréciant la nature
Toujours la fleur aux dents, ne valant pas un clou.
Je les vois cheminant sur des plages de grève
Dans la brume et le froid sans savoir où aller
Revenir sur leurs pas, sans raison et sans trêve
Harassés, résignés, sans jamais s’arrêter
Ces vers seraient bannis de toute vie mondaine
Condamnés à souffrir de peur, d’isolement
Ils descendraient toujours à la station prochaine
Arriveraient enfin mais au mauvais moment.
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