Je rêve de vers fous

Je rêve de vers fous qui danseraient la gigue
Des vers échevelés délurés et farceurs
Dans un grand carnaval tout au long de la digue
Ils chasseraient la pluie épongeraient les pleurs.

Ils auraient des cheveux aux couleurs chatoyantes
Des rimes insensées et des sonnets déments
Des habits d’arlequin, des rires de bacchantes
Et des alexandrins plus légers que le vent.

Ces vers seraient joyeux débridés et fantasques
Gambadant sur les mots sans se prendre au sérieux
Ils auraient pour amis les dahus, les tarasques
Invitant les yétis à danser avec eux.

Je les vois sur la mer surfant la vague folle
Tout au bord du rivage évitant les rochers
Sur les plages dansant en grande farandole
Puis s’affalant soudain à l’heure des couchers.