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Fourberie d'escarpin

Fourberie d’escarpin

Il était une fois, un royaume qui n’avait plus de roi, le dernier était mort en avalant une pomme empoisonnée par la vilaine sorcière Mélusine. Le premier Conseiller de la cour, le marquis de Carabas était dans tous ses états. <Il nous faut trouver un roi, il nous faut trouver un roi>, criait-il dans la grande salle des sorbets, ameutant le voisinage. Pourtant les prétendants ne manquaient pas, bien au contraire, ils se pressaient dans les couloirs du palais, il y en avait dans la cave et au grenier, chacun essayait d’être le premier. <Rentrez chez vous>. D’Artagnan le chef des  mousquetaires décidait alors de chasser tous ces vautours qui briguaient la place d’un roi à peine refroidi. Les ministres se réunirent, chacun donnait son avis. <Il faudrait…>, <Y a qu’a…>, <Je pense…>. Des débats houleux et interminables, si bien que Karpov le chancelier de l’échiquier trancha. <C’est simple, le roi Berthaut avait des grands pieds, celui qui chaussera ses escarpins vernis en peau de lézard d’Indonésie sera sacré roi. <Mais personne ne peut avoir d’aussi grands pieds que notre roi bien-aimé, paix à son âme, priez pour pauvres pêcheurs>, fit remarquer Richard cœur de Virenque, ministre des spores de fougère. <Mais justement,  l’escarpin devra être entièrement comblé>, précisa Noé, le patriarche de St Emilion. <Convoquons tous nos sujets et comme et pour la pantoufle de sangria, nous trouverons la solution>. Personne n’osait dire à Noé, toujours entre deux vins qu’il confondait le punch avec Cendrillon. Jéricho le trompettiste parcourut le royaume et trompeta dans les villes et les villages et jusqu’au plus petit des hameaux afin de rameuter la population pour l’essayage. Le défilé commença, tout d’abord les ministres et proches de la cour tentèrent leur chance. Curieusement, alors que personne ne l’avait remarqué, toutes et tous avaient des pieds démesurés. C’était sans compter sur les facéties de Riquet à Loupe, le bouffon du roi défunt, (paix à son âme), le rusé avait bourré l’escarpin de coton hydrophile. <Vos pieds sont trop grands, je regrette>. Le visage déconfit (d’oie) les personnalités était tristes à voir, le petit Nico tanguait sur ses bateaux, Ségo la nymphette pleurait comme une fontaine, Philou le rusé s’arrachait les cheveux, Jeannot pestait et postillonnait, Dom José avait la moustache en berne, Arlette de Fontenoy travaillait du chapeau, Béroux  bégayait. Les sujets, messieurs et dames essayèrent à leur tour, moins futés que les ministres, ils ne trichaient pas, mais Riquet avait retiré le coton. Désolant, aucun pied n’avait trouvé chaussure à sa main. <Et moi, je peux essayer>, dit le bouffon. Les rires fusaient dans la salle des sorbets, comment ce nabot aux petits pieds pouvait prétendre être le roi. Devant la foule médusée, le bouffon enfila un pied, puis le second. Miracle, l’escarpin était comblé, pas un cheveu de moins ou de trop. <Oui, mais tu as mis les deux pieds dans le même escarpin, c’est de la triche>, scandaient les prétendants dépités. <Mais jamais vous n’avez dit qu’il ne fallait mettre qu’un seul pied>. Tout le monde s’inclina. Et c’est ainsi que le royaume retrouvât un roi qui vécût longtemps et éleva beaucoup d’éléphants. 



05/09/2009
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