Dure journée !

On sait que les ennuis apparaissent dans l'ombre,

Qu'ils viennent déranger certains projets en cours,

Ils nous rendent grincheux on voit l'avenir sombre,

On imagine ainsi qu'ils sont là pour toujours.

Pourtant un beau soleil commençait la journée,

J'étais tout guilleret de vivre ce matin,

Mais j'avais remarqué une grosse araignée,

Dans un coin du plafond, porteuse de chagrin.

Un brusque mouvement, la tasse renversée,

Et le café au lait tache le pantalon,

Un autre mouvement, la biscotte écrasée,

Le courroux monte alors d'un nouvel échelon.

Où se cachent les clés de ma grosse voiture,

Je croyais qu'elles étaient sur la table au salon,

Je pense que la nuit, éprises d'aventure,

Elles ont voyagé jusqu'à mon guéridon.

Voilà, je roule au pas, pourtant sur l'autoroute,

Me voici prisonnier d'un énorme bouchon,

J'aurais dû c'est certain m'engager sur la route,

Je me suis fourvoyé, je suis un cornichon. 

Le parking est complet, reste une seule place,

Mais elle est réservée à notre cher patron;

Il doit être à Cuba, dormant dans un palace,

Je peux risquer le coup, je ne suis un poltron.

Ce lundi est maudit, c'est mon jour de malchance,

Le boss est revenu, il va me sermonner,

Il arrive et me dit, ça n'a pas d'importance,

Je quitte la maison, je viens vous l'annoncer.

Le soir j'étais nommé directeur de l'agence,

Un poste convoité par tous les rédacteurs,

Le vent avait tourné, et c'est mon impudence,

Qui a fait basculer le choix des décideurs.

C'est en rentrant chez moi toujours à la même heure,

Que j'avais les aveux d'Olivier mon garçon,

L'araignée au plafond était en fait un leurre,

Qu'il avait accroché ce petit polisson.