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Aventure

Afin de rassasier mes humeurs voyageuses,

J’embarquais un  matin vers d’autres continents,

Affrontant l’océan et ses vagues rageuses,

J’allais au gré du vent guidé par les courants.

J’étais sur un rafiot à la triste  voilure,

Sans rame ni moteur, sur la mer dérivant,

Je m’étais engagé pour la grande aventure,

Dont je rêvais déjà lorsque j’étais enfant.

Jamais je ne suivais la lumière des phares,

Naviguant sur des mers parsemées de rochers,

Allant de villes en ports, d’aéroports en gares,

Je prenais des chemins jalonnés de bourbiers.

J’ai vu la Liberté qui éclaire le monde,

Dans un pays trop grand où l’homme n’est qu’un pion,

Côtoyés des requins barbotant dans une onde,

Encore plus polluée qu’un glutineux bouillon.

Dans les plus grands déserts, au milieu de la foule,

Au cœur de ces nations où règne la terreur,

J’étais comme un bouchon balloté par la houle,

Ma hardiesse parfois se déclinait en peur.

Les femmes rencontrées étaient des passagères,

Une nuit dans leur lit et j’allais voir ailleurs,

J’ai même fréquenté d’invincibles guerrières,

Amazones en treillis aux rites batailleurs.

Dans les sables mouvants, j’ai perdu l’espérance,

Sur des routes d’Asie, mes dernières illusions,

Je regrettais alors mon pays qu’est la France,

Et rentrais au bercail, retrouvant ma maison.