Verdun 22.02.1916
Mardi 22 février 7 heures
Comme prévu, la neige commence à tomber, elle n’est pas la seule, après le calme de la nuit, l’artillerie ennemie donne à nouveau de la voix. C’est surtout le secteur ouest qui subit un nouveau pilonnage, il est considéré comme le plus vulnérable car les combats en Argonne sont continuels depuis le depuis le début de la guerre. Beaucoup de mouvements de troupe dans la ville que presque tous les habitants ont quittée. Des montées vers le front, mais aussi la descente des morts et des blessés. A midi, Paulin rencontre plusieurs camarades de sa section, ils servent de guides aux montants et décrivent l’état des lieux. <Les champs sont labourés, les bois dévastés, ce n’est pas beau à voir, mais du côté des hommes, ça peut aller, ils sont crevés mais contents d’avoir tenus>. Les nouvelles du front arrivent, le colonel Driant aurait été tué dans le bois des Caures après une résistance héroïque, permettant avec une poignée de braves, le repli de ses chasseurs sur Beaumont. <Nous gardons confiance, mais notre groupe et les territoriaux s’apprêtent à quitter les lieux>. (Les territoriaux sont des hommes valides mais, en raison de leur âge ou de leur inaptitude aux armes, ils sont employés à des travaux de génie, aussi à des tâches pénibles comme l’ensevelissement des morts). La permission prévue est suspendue. <Ma famille était réfugiée dans un petit village du côté de Bar-le-Duc>.