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Un village d’Argonne a été pilonné durant le Grande Guerre sans interruption, la voie ferrée qui forme une boucle et l’encercle avait une importance capitale pour approvisionner la défense de la zone de Verdun. Contrairement à d’autres villages non reconstruits, il a survécu au désastre.

Le village sacrifié.

Le village n’est plus, il est anéanti,

Plus rien ne tient debout, ni fermes ni chaumines,

Pendant quarante mois et sans aucun répit,

Un déluge d’obus l’a transformé en ruines.

Des débris de pignon et quelques pans de murs,

Sont prêts à s’écrouler à la moindre tempête,

L’église est un monceau de matériaux durs,

Le clocher est réduit à l’état de squelette.

Les rues, les jardins sont truffés de grands trous,

Il y en a partout et même au cimetière,

Les trois ponts sont détruits, les vergers à genoux,

Les arbres sont hachés, leur tronc pleure misère,

Le village est bordé d’un long chemin de fer,

Cible des artilleurs, des Autrichiens bravaches

Et du matin au soir, il a vécu l’enfer,

Vide des habitants, des chevaux et des vaches.

Il lui faudra du temps pour reprendre vigueur,

Ce triste évènement  ne sera qu’un entracte,

Il va reconquérir son calme et sa langueur,

Son corps est mutilé mais son âme est intacte