Le village disparu

Pour retrouver l’enfance aux sources de ma vie

Je remontais le temps sur le chemin perdu

Espérant le bonheur de combler mon envie

Je débouchais soudain dans un monde inconnu

Il était disparu le tout petit village

Celui que se cachait dans le creux d’un vallon

Qui avait transformé le riant paysage

En affreuse cité de pierre et de béton ?

Envolées les maisons aux toits de tuiles rouge

Disparus à jamais, l’église et son clocher

Dans les rues sans chaleur, une foule qui bouge

Je ne reconnais rien, je me sens étranger

Ils ont canalisé la charmante rivière

Dans un tube géant à l’abri des regards

Eradiqué les joncs, fauché la roselière

Où s’en venaient nicher poules d’eau et canards

Les jardins potagers sont devenus des squares

Seuls ont été sauvés les deux gros marronniers

Le lavoir communal a largué les amarres

Emmenant avec lui le local des pompiers

Le malheur du hameau, trop proche de la ville

Par ce monstre avalé avec voracité

Je garde en souvenir un endroit si tranquille

Où l’on vivait heureux en toute liberté

C.C.